La collecte de lait des 5 plus gros producteurs mondiaux a progressé de 1,2 % pour atteindre 165 millions de tonnes sur les sept premiers mois de 2015, indique une note de conjoncture FranceAgriMer publiée le mercredi 7 octobre. Sur ces 5 producteurs que sont l'Union européenne, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'Argentine, seule la dernière a vu sa production baisser. Les autres ont augmenté leur collecte entre 1 et 2 %, et de 5,4 % pour l'Australie.
Au niveau européen, ce sont les Etats du Nord qui ont profité de la fin des quotas pour augmenter leur production. L'Irlande a vu la plus belle progression avec une augmentation de 8,6 %, alors que les Pays-Bas et la Pologne complètent le podium avec des hausses respectives de 3,1 % et 2 %. Sur le début de la campagne de 2015-16, l'Irlande s'inscrit sur une tendance encore meilleure avec une hausse de production de 12,2 %.
La France, qui reste le deuxième producteur européen avec 15,2 millions de tonnes de lait, a vu sa collecte diminuer de 0,7 % sur le début d'année 2015. Ce sont les régions de l'Est qui ont le plus souffert, avec de mauvaises récoltes de fourrages suite à l'été sec. A l'inverse, l'Ouest a profité du retour des précipitations.
Les prix mondiaux repartent en août
Les prix des poudres et du beurre sur les marchés mondiaux ont commencé à diminuer en mars avant d'atteindre un minima en août et de se relancer doucement. Malgré ce léger mieux, les prix des poudres de lait écrémé européen restent 37 % en deçà de leur niveau de 2014, alors que ceux de poudre grasse et de beurre restent inférieurs de respectivement 30 % et 16 % à ceux de l'année dernière. En Europe, ces baisses se sont traduites par des diminutions du prix de 80 à 100 €/1000 l en Allemagne, en Irlande et au Pays-Bas et de 50 à 60 €/1000 l en Pologne et au Royaume-Uni. La chute des prix a entrainé l'utilisation du prix d'intervention et la mise en place de stockage public dans 8 Etats européens.
Eleveurs et industriels français s'adaptent à la situation
En France, si les coûts de production sont restés stables depuis le début de l'année, le prix a, quant à lui, baissé de 16 % en moyenne par rapport à 2014. FranceAgriMer indique qu'en août le prix du lait s'élevait à 320,28 €/1.000 l, soit 62,1 € de moins qu'en 2014. Cette situation a conduit les éleveurs à augmenter les réformes, entraînant une hausse de 10 % des abattages de vaches laitières.
Les industriels français se sont, eux, adaptés à la baisse de la demande mondiale en réorientant leurs exportations, soit vers le marché intracommunautaire pour les poudres grasses et le beurre, soit vers l'Arabie Saoudite et la Corée du Sud pour le fromage. Ces stratégies commerciales ont permis de combler la perte de marché due à l'embargo russe et à la baisse de la demande.