La volatilité des marchés était au cœur de l'assemblée générale de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), ce jeudi 23 avril à Paris. Dominique Chargé, le président de la FNCL, n'a pas manqué de rappeler au représentant du ministre que « la gestion de la volatilité ne pourra se passer de l'intervention des pouvoirs publics en cas d'amplitude extrême sur les marchés ». Il a également réitéré sa demande d'une aide à la collecte en zone de montagne, sans obtenir de réponse directe du représentant du ministre.
La FNCL liste trois outils face à la volatilité : « des indicateurs européens réactifs et efficaces, détaille Dominique Chargé. Disposer d'un système de gestion de crise au niveau européen qui s'applique à tous et avec des outils d'interventions qui doivent être mobiles et réactifs pour s'adapter aux différentes situations du marché. Et enfin, s'inspirer des expériences d'autres pays. » Parmi les intervenants de la table ronde, Jean Cordier, professeur à l'Agrocampus ouest, et Jacques Carles, délégué général de Momagri, ont cité plusieurs fois l'exemple américain.
Prendre en compte les arguments dans la Pac de 2020
L'objectif de la FNCL est de faire prendre en compte ces arguments dans la prochaine Pac, celle de 2020. Jean-Guillaume Bretenoux, le conseiller chargé de l'agroalimentaire et de l'alimentation de Stéphane Le Foll, a saisi la balle au bond pour « rappeler la forte mobilisation du ministre au niveau européen au sujet de la volatilité. Nous n'avons pas eu souvent beaucoup de répondant des autres Etats membres. Le ministre continuera à porter la demande d'un dispositif réactif et efficace. » Et pour ce qui est de trouver des alliés, le conseiller du ministre a renvoyé la balle aux coopératives laitières pour convaincre leurs collègues de la filière laitière européenne.
Quant à l'aide à la collecte en zone de montagne, Dominique Chargé en fait « un enjeu majeur de l'après-quotas. L'abandon de la production dans certaines zones et la fermeture de centres de collecte pourraient se produire. Deux options sont envisageables : soit une aide à la collecte versée à l'entreprise, soit une aide à l'acheminement versée au producteur. » Ce à quoi le représentant du ministre a répondu « qu'une simple compensation ne pouvait pas s'envisager ». Il n'a en revanche pas écarté le sujet, laissant le soin à FranceAgriMer de le creuser.