Après les rendez-vous avec la filière bovine c'est au tour des producteurs laitiers d'être reçus par le ministre de l'Agriculture avec, dès jeudi, un premier rendez-vous avec le représentant des éleveurs Thierry Roquefeuil, a annoncé le ministère.
Le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) sera reçu à 18h00 ce jour par Stéphane Le Foll avant le grand rendez-vous de filière – producteurs, industriels et distributeurs – vendredi matin à 10h00, à l'image de la réunion de la filière bovine qui s'était tenue le 17 juin.
Il s'agira d'examiner « la situation des marchés et le prix du lait », particulièrement malmené avec la fin des quotas européens le 1er avril, indique le ministère dans un communiqué.
« La distribution s'était engagée en février sur 340 euros la tonne, on en est loin », a indiqué M. Roquefeuil à l'AFP. « Il faut un effort collectif pour s'en sortir vers le haut », estime-t-il, alors que les prix plongent, moins de 4 mois après la sortie des quotas.
A l'argument souvent brandi par l'industrie laitière concernant la mondialisation des prix, qui tendent à chuter en raison d'une surproduction généralisée, de la moindre demande chinoise et de l'embargo russe sur les produits occidentaux, M. Roquefeuil a la réponse : « On ne peut pas dire aux producteurs qu'ils doivent évoluer dans un contexte mondialisé et garder des charges sociales ou fiscales typiquement françaises. En ce cas, on veut aussi des charges mondialisées. »
Pour autant, le responsable refuse de renvoyer les différents opérateurs dos à dos : « Il faut un effort de la part des distributeurs comme des transformateurs et, dans une moindre mesure, du consommateur, sans le prendre en otage. Il nous faut du collectif, pas avancer les uns contre les autres. »
La FNPL estime qu'une revalorisation de 3 à 4 centimes du litre permettrait déjà de couvrir les coûts de production. Le secteur a connu une embellie en 2014 : « mais on avait de telles difficultés de trésorerie que si 2014 a permis de combler une partie du déficit du passé, après six mois, on est déjà retombé, surtout les plus jeunes et qui nous préviennent qu'ils ne tiendront pas 20 ans à ce rythme », affirme Thierry Roquefeuil.
Le 17 juin, la filière bovine au grand complet avait été réunie en table-ronde sous l'égide du ministre et s'était accordée sur une augmentation des prix payés aux producteurs. Qui n'a été que partiellement respectée selon le rapport du médiateur remis mardi soir au ministre.