Alors que la Commission européenne a commencé à racheter de la poudre de lait pour retirer les excédents qui pèsent sur le marché laitier européen, les industriels laitiers privés de la Fnil estiment lundi dans un communiqué que les volumes concernés sont « malheureusement insuffisants et les prix de rachat beaucoup trop bas pour soutenir le prix du lait payé aux producteurs ».
Ils rappellent que le secteur laitier mondial connait depuis le début de 2014 une situation de surproduction, aggravée en 2015 par une baisse des achats chinois et par l'embargo de la Russie sur les produits laitiers européens. « Ce lait excédentaire vient encombrer le marché européen et fait dramatiquement chuter les prix dans toute la filière depuis un an. Aucune amélioration de l'équilibre du marché n'est perceptible pour les prochains mois », déclare la Fnil.
« Aucun retournement à la hausse pour les prochains mois »
« Dans ce contexte, la dérégulation du marché laitier européen décidée par les responsables politiques il y a plus de dix ans et son exposition croissante au marché mondial conduisent inévitablement à une baisse sévère des prix dans toute la filière laitière européenne, détaillent les industriels. Ainsi, les prix du lait payés aux producteurs en Europe ne cessent de chuter et de nouvelles baisses sont annoncées pour le mois d'août aux Pays-Bas, au Danemark et en Allemagne. »
« Or, les prix du lait payés aux producteurs sont pour moitié la résultante de la valorisation des ingrédients laitiers : beurre industriel, poudres de lait et de lactosérum et de tous les produits exportés (fromages...) dont les prix de vente dépendent directement du marché mondial. Sur ces produits laitiers, les prix continuent de chuter et aucun retournement de tendance à la hausse n'est envisageable pour les prochains mois. »