Lors du conseil spécialisé du lait de FranceAgriMer, jeudi, l’Organisation des producteurs de lait (OPL, affiliée à la Coordination rurale) s’est abstenue sur le vote pour l’augmentation de 2% du quota national pour la campagne de 2010, a indiqué l'organisation syndicale. Cette décision a été prise en concertation avec l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants) et l'EMB (European Milk Board), a-t-elle précisé.
« Alors que les prix du lait payés aux producteurs sont encore dramatiquement bas, se positionner en faveur d’une telle décision qui n’a comme unique objectif que de remettre encore plus de lait sur le marché aurait été à l’opposé des revendications de l’OPL, de l’EMB et de l’Apli », expliquent les trois organisations, dans un communiqué.
« Pour autant la France est aujourd’hui la seule à pratiquer une réelle régulation en ne réalisant pas son quota pour la septième campagne consécutive et voter contre l’augmentation des quotas en France ne va pas faire réguler la production dans les autres pays européens », poursuivent-elles.
« La conséquence du “oui” ou du “non” dépendra uniquement de l’utilisation qu’en fera le ministre de l’Agriculture français envers ses collègues européens. Dans l’impossibilité de décider en lieu et place du ministre, l’OPL s’est abstenue sur ce vote, soutenue par ses collègues européens et français de l’EMB et de l’Apli », ajoutent-elles.
« La remise en cause par la Fnil (Fédération nationale des industries laitières) des indicateurs pour calculer le prix du lait est tout à fait révélatrice de la gravité de la situation de la filière laitière », a par ailleurs déclaré l'OPL, dans un autre communiqué.
« Alors que d'après les industriels, le lait serait trop payé en France et qu'il s'agit donc de modifier les indicateurs pour leur permettre de s'assurer une marge la plus confortable possible en achetant le lait français moins cher, les producteurs, eux, n'en peuvent plus de perdre de l'argent à chaque fois qu'ils livrent leur lait à ces industriels », affirme-t-elle.
« En pleine promotion de la politique contractuelle portée par le projet de loi de modernisation agricole, le non-respect de l’accord du 3 juin 2009 par les acheteurs de lait, dès lors qu’il ne satisfait plus entièrement leurs intérêts, ne peut qu’inquiéter terriblement les producteurs », estime l'OPL.
Elle met également en avant qu'en « autorégulant leur production, les Français ont limité les ventes à perte des industriels, ce explique donc que le lait soit payé plus cher en France qu’en Allemagne » et que « ces discussions surréalistes font oublier que des producteurs harmonieusement répartis sur le territoire sont indispensables au système économique global ».
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