Plus de 600 éleveurs se sont déplacés lundi à Mayenne, malgré un brouillard à couper au couteau. Ils ont répondu à l'appel de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli).
Cette dernière organise pas moins de quatre réunions par jour tout au long de la semaine, partout en France.
Objectif : présenter le système canadien de gestion de l’offre de lait (1). L'Apli s'appuie sur ce modèle pour étayer sa proposition d'un office du lait européen regroupant l'ensemble de la filière (producteurs, transformateurs, mais aussi distributeurs et consommateurs).
Dans la salle, les producteurs écoutent attentivement deux éleveurs de la Belle Province venus leur expliquer comment fonctionne la gestion collective des prix et des volumes chez eux.
« Un modèle plein de bon sens, qui pourrait être transposé en Europe si la volonté politique était là, lance Pascal Massol, président de l'Apli, très applaudi par l'assemblée. Nos idées sont bonnes, nous devons désormais trouver la tactique politique pour les faire passer. » Les éleveurs dans la salle semblent conquis.
Pendant ce temps, à l’extérieur, la FDSEA et les JA de la Mayenne déposent discrètement des tracts sur les pare-brise des voitures. Ils y expliquent que transposer ce système est impossible, du fait de la taille des marchés européen (18 fois plus grand qu'au Canada) et français (3 fois plus grand), de la vocation exportatrice de plusieurs pays de l'UE (Pays-Bas et Danemark surtout), et de la ligne politique de la Commission européenne située à l'opposé.
Ces arguments sont parfaitement recevables et auraient pu donner lieu à un vrai débat. Malheureusement, cette action en catimini suscite plutôt la colère et les sarcasmes de l'assemblée.
Au passage, la FNSEA et Jean-Michel Lemétayer sont vertement critiqués, y compris – voire surtout – par des adhérents du syndicat majoritaire. « J’attends qu’ils m’expliquent ! Qu’ils me disent où ils nous mènent ! Jusqu’ici, ils ne l’ont pas encore fait... », entend-on.
Visiblement, le dialogue avec une partie de sa base n'est pas renoué. La colère affleure, mais aussi la détresse, certains redoutent de ne plus être là avant que le système change. Les Canadiens insistent sur deux points fondamentaux à la réussite de leur système : l'organisation et l'unité entre les producteurs. On en est loin en France...
_____
(1) voir La France Agricole n° 3317 du 8 janvier 2010, page 65.
se rassembler
mardi 19 janvier 2010 - 21h26
les eleveurs doivent se rassembler pendant qu'il est encore temps.Ouvrons le debat avec ces gens de l'ombre qui posent des tracs sur les pares brises des voitures au lieu d'en discuter democratiquement,si tenter qu'ils le souhaitent .Nous sommes tous dans le meme bateau et ce n'est pas quand le navire prends l'eau qu'il faut le fuire.Les producteurs de lait sont des gens braves et travailleurs;pour en temoigner,notre fils fabien,jeune installé avec nous'qui rentrant d'une réunion APLI à PARTHENAY hier soir a du appeler le veto vers 2h du matin et palier à un retournement d'utérus sur une vache venant de mettre bas.Honneur à tous ces jeunes qui meritent mieux que le mépris.