Danone a rompu son « contrat actuel » avec son fournisseur Fonterra, à la suite de la fausse alerte au botulisme sur des laits infantiles émise par la coopérative laitière néo-zélandaise (1), et a engagé des procédures juridiques à son encontre, a annoncé le groupe laitier le 8 janvier 2014.
« Cette affaire illustre de graves manquements de la part de Fonterra dans l'application des standards de qualité exigés dans la filière alimentaire. » En conséquence, Danone a « décidé de mettre fin à son contrat actuel avec Fonterra » et « conditionne la poursuite de sa collaboration à un engagement de totale transparence de la part de son fournisseur et à la mise en œuvre effective des procédures de sécurité alimentaire les plus avancées pour tous les produits livrés à Danone ».
Danone a également « décidé de saisir la Haute Cour de Nouvelle-Zélande et de lancer une procédure d'arbitrage à Singapour afin de faire la lumière sur les faits et d'obtenir réparation pour le préjudice subi ». Le groupe avait dû procéder à des rappels de précaution dans huit pays d'Asie-Pacifique (Nouvelle-Zélande, Singapour, Malaisie, Chine, Hong Kong, Vietnam, Cambodge et Thaïlande). Ces rappels lui auraient coûté « un peu plus de 1,5 point de croissance sur l'année », a expliqué Pierre-André Térisse, directeur général des finances de Danone, soit 280 millions d'euros, dont 170 millions de coûts de retrait des produits et de plans de relance de la consommation.
Fonterra a réagi le 9 janvier 2014, en indiquant qu'il allait « se défendre vigoureusement » et se dit déçu du choix de Danone d'avoir préféré l'action en justice aux discussions. Le groupe rejette toute compensation envers Danone.
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(1) Fonterra avait révélé au début d'août 2013 que trois lots de lactosérum utilisé pour la fabrication de laits maternisés et de boissons pour les sportifs contenaient une bactérie pouvant causer le botulisme. Il s'était avéré par la suite que la bactérie détectée, Clostridium sporogenes, était en réalité inoffensive.