La plupart des Etats membres ont bien accueilli les propositions de la Commission européenne sur la contractualisation dans la filière laitière, lundi, lors du conseil des ministres de l'Agriculture des Vingt-Sept.
Ils ont en particulier souligné l'importance des mesures permettant aux producteurs laitiers de négocier collectivement les contrats avec les transformateurs, et le rôle des interprofessions pour la transparence du marché.
Bruno Le Maire, notamment, a salué les propositions européennes pour le secteur laitier comme une « révolution » car elles permettront aux producteurs de se regrouper pour négocier les prix.
« C'est une révolution pour les producteurs de lait » en France et en Europe, s'est réjoui le ministre, en marge de la réunion avec ses homologues, à Bruxelles.
Les mesures proposées par la Commission européenne prévoient « une modification du droit de la concurrence européen qui va permettre aux producteurs français notamment de mieux de s'organiser face aux industriels et à la grande distribution », a-t-il souligné.
Le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, propose aux producteurs laitiers de pouvoir négocier collectivement les prix. Afin de ne pas trop perturber les règles de la concurrence, la négociation pourrait être menée par la même organisation de producteurs dès lors que le volume total de lait faisant l'objet des négociations n'excédera pas 3,5 % de la production totale de l'UE, et 33 % de la production nationale totale de l'Etat membre ou des Etats membres concernés.
En France, « un tiers des producteurs de lait » pourront ainsi se regrouper pour négocier collectivement les prix, alors qu'ils ne le peuvent pas aujourd'hui, sauf à devoir rejoindre des coopératives, a souligné Bruno Le Maire.
Cela équivaut à 5 millions de tonnes de lait, soit la production de tous les producteurs de lait bretons, a-t-il insisté : « S'ils le souhaitent, les 18.000 producteurs de lait bretons pourront se regrouper pour négocier collectivement les prix. »
Malgré les réticences de la Grande-Bretagne, de la Suède, du Danemark et des Pays-Bas à des entorses aux règles de concurrence, ces propositions pourraient être adoptées dès l'an prochain par les ministres européens de l'Agriculture.
La Commission européenne a également présenté aux ministres un rapport trimestriel sur le marché européen laitier.
Le prix moyen du lait à la production a progressivement augmenté et s'est situé à 32,5 centimes d'euro par kilogramme en septembre contre 27 centimes à la mi-2009. La tendance est maintenant plus stable.
La production laitière européenne sur les dix premiers mois de l'année a progressé de 0,8 % par rapport à la même période en 2009. Sur les six premiers mois de la campagne 2010-2011 (d'avril à septembre), la collecte en Europe s'est situé 6 % au-dessous du quota.
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