Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a déclaré jeudi à Washington que l'Europe était désormais certaine de la volonté des Etats-Unis de conclure le cycle de Doha, jugeant que cela devrait contribuer à faire avancer ces négociations commerciales vers un accord final.
« Il devient clair pour nous que » depuis quelque temps, « les Etats-Unis veulent vraiment faire Doha », a déclaré Karel De Gucht, lors d'une rencontre publique au Peterson Institute, cercle de réflexion spécialisé dans les questions économiques internationales.
Le commissaire européen a indiqué que cette nouvelle appréciation de la situation découlait de différentes discussions récentes lors de forums internationaux, et notamment de celles qui ont eu lieu lors du récent sommet entre l'UE et les Etats-Unis, à Lisbonne.
« Il est très difficile de s'engager » dans des négociations « lorsque l'on n'est pas certain » de la volonté d'aboutir de ses partenaires, a ajouté le commissaire européen.
Cette nouvelle donne « nous facilitera certainement la tâche pour soutenir » les changements prônés par les Etats-Unis, afin de faire avancer les discussions vers la conclusion d'un accord final.
Karel De Gucht a tenu ces propos après avoir rencontré, dans la matinée, le représentant américain au Commerce, Ron Kirk, selon une porte-parole de la Commission européenne.
Commencées en 2001 dans la capitale du Qatar, les négociations de Doha sont pratiquement au point mort depuis plus de deux ans en raison de différends persistants entre les économies développées et en développement sur l'ampleur des concessions à lâcher.
Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a estimé mardi que le « compte à rebours final » avait commencé en vue de la conclusion du cycle de Doha en 2011. Les négociations doivent reprendre de manière plus soutenue à partir de janvier 2011.
Les Européens ont souvent reproché par le passé aux Etats-Unis de ne pas avoir la volonté de parvenir à un accord.
« Il y a de toute évidence davantage de volonté politique, pas simplement aux Etats-Unis, mais aussi parmi d'autres parties importantes. Ce n'est pas parce qu'elles ne le montrent pas ouvertement que cette volonté n'est pas là », a déclaré Karel De Gucht.
Il devait rencontrer de nouveau Ron Kirk vendredi et participer à une réunion du Conseil économique transatlantique réunissant des responsables de différents ministères américains et de plusieurs branches de la Commission européenne.
Vantant la force et la stabilité de la relation économique entre l'Europe et les Etats-Unis, Karel De Gucht a estimé que les deux rives de l'Atlantique devaient « unir leurs forces pour stimuler la croissance et créer des emplois » et résister ensemble « aux tentations protectionnistes » afin de promouvoir « une libéralisation accrue du commerce et des investissements ».
« Le monde a beaucoup changé mais il regarde toujours vers nous pour que nous donnions l'exemple : à l'OMC, au G20 et ailleurs », a-t-il dit.
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