La vente de plantes et de fleurs en grande distribution a progressé en 2013, dans un marché de l'horticulture globalement en berne qui a notamment souffert d'un fort recul des ventes de plantes d'extérieur.
« 2013 n'a pas été une bonne année pour les végétaux d'ornement. De moins en moins de foyers les achètent au fil du temps », a expliqué Frédéric Los (TNS Sofres), auteur d'une étude sur le marché pour l'organisme public FranceAgriMer, lors d'une conférence de presse vendredi.
Le marché des végétaux d'ornement a reculé de plus de 4 % en volume et 1,5 % en valeur en 2013 par rapport à 2012, pour une valeur de 3,1 milliards d'euros. En cause : « un contexte général de tensions sur le pouvoir d'achat conjugué à des conditions météorologiques difficiles sur les six premiers mois de l'année », selon FranceAgriMer. Il faut aussi prendre en compte « l'effondrement des mises en chantier de nouvelles villas avec jardin », qui a un impact sur les achats de plantes d'ornement, a souligné Dominique Douard, président de Val'Hor, l'interprofession de la filière horticole.
Les plantes d'extérieur sont les plus touchées (-6 % en volume, -5 % en valeur), tandis que celles destinées aux cimetières baissent plus modérément (-1,3 % en volume, -1,9 % en valeur) grâce à de bonnes performances lors des fêtes de la Toussaint. Seules les ventes de plantes d'intérieur en pot et de fleurs coupées se sont maintenues (+0,2 % en volume, +0,8 % en valeur), grâce à notamment à la vente de plantes produites hors de France et moins chères, a précisé M. Los.
Orchidées et jacinthes sont les espèces d'intérieur les plus achetées, avec respectivement 20 % et 14 % du nombre de pots achetés en 2013. Pour les fleurs coupées, la rose confirme sa domination, avec près de 60 % des quantités achetées. Le lys arrive en deuxième position avec 12 %. Les achats de bouquets de fleurs déjà préparés ont augmenté de 4 %.
30 % des entreprises jugées « fragiles »
Dans ce contexte difficile, les circuits de grande distribution s'en sortent le mieux, en gagnant des parts de marché (25 % en 2013 contre 23 % en 2012). « La grande distribution reste le principal circuit de distribution en volume, elle est en hausse constante depuis 2011 », mais reste stable en valeur, souligne FranceAgriMer. Les jardineries spécialisées ont légèrement reculé en parts de marché (-0,8 point).
En 2012, année des dernières données disponibles, les entreprises du secteur ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 3 %, mais 2013 devrait être « moins favorable » en raison de la mauvaise météo, a expliqué Marc Varchavsky, du cabinet de conseil CER France.
Quelque 30 % des entreprises sont en situation « fragile », dans un secteur « très contraint par la conjoncture annuelle », surtout parmi les petites entreprises. Les sociétés les plus importantes (chiffre d'affaires supérieur à 400.000 euros) se portent mieux.
Par type d'activités, les pépinières de plein champ et les sociétés qui vendent à la grande distribution ont été les plus dynamiques en 2012. En revanche, les métiers de la fleur coupée « sont en difficulté, avec un risque de déclin », selon M. Varchavsky.