Le ministre du Redressement productif semble décidément avoir le gaz de schiste qui le démange, même s'il prend soin d'habiller de vert ses ambitions.
Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, le 9 juillet 2013, Arnaud Montebourg a souligné que pour exploiter les gaz de schiste, il faut d'abord « régler le problème de la pollution des sous-sols, qui est un pur scandale aux Etats-Unis ».
Le ministre a ensuite émis l'idée, à titre personnel, de mettre en place « une compagnie publique et nationale exploitant les gaz de schiste, et captant la rente, la partageant avec les territoires, permettant d'affecter les industries au plus près, leur diminuant le prix de l'énergie et assurant le financement de la mutation énergétique du reste du pays, et notamment en nous libérant des hydrocarbures ». Le ministre n'envisage pas d'abolir la loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, mais pense que la technologie permettra d'arriver « dans très peu de temps au gaz de schiste écologique ».
Ces propos ont entraîné un recadrage de la part du nouveau ministre de l'Ecologie, Philippe Martin : « La question d'une exploitation écologique des gaz de schiste ne se pose pas », a-t-il affirmé à l'AFP. « Le bilan en carbone des forages de gaz de schiste est très négatif, surtout si l'on prend en compte non seulement le CO2 issu du gaz extrait, mais aussi la quantité de méthane qui fuit vers l'atmosphère lors de l'extraction », a-t-il argumenté.
Le ministre de l'Ecologie a ajouté que « [sa] feuille de route, celle que [lui] a fixée le président de la République, est de conduire la transition écologique et énergétique afin, notamment, de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles. »
Le ministre de l'Agriculture a également critiqué la sortie d'Arnaud Montebourg : « Ce n'est pas cohérent avec le choix qui a été fait lors de la conférence environnementale », a déclaré Stéphane Le Foll jeudi sur BFMTV/RMC.