Quelle stratégie adopter face à des exploitations en pleine mutation ? C'est la question à laquelle France Conseil Elevage a répondu lors d'une conférence de presse à Paris le 18 février 2015. Le réseau a présenté au travers de trois témoignages les virages qu'il a entamés pour répondre à la demande d'éleveurs laitiers en passe de produire davantage de lait, et d'éleveurs allaitants confrontés à un marché de la viande en dents de scie.
« Chez Bretagne Conseil Elevage Ouest (BCEL Ouest), nous allons vers une métamorphose du conseil, lance Jacques Lefranc, le responsable du marché des conseillers en production laitière. Entre 2004 et 2013, la production bretonne est passée de 4,61 milliards à 5,12 milliards de litres de lait. Parallèlement, un tiers des exploitations ont disparu, signe de l'émergence des grands troupeaux. » BCEL Ouest parie que le développement de la production s'accélèrera à la levée des quotas.
Son équipe de conseillers, qui intervenait de manière assez large sur de multiples problématiques, s'oriente vers du service plus spécialisé. « Nous avons notamment lancé un service affecté aux robots de traite, présente Jacques Lefranc. Certains éleveurs ont choisi de ne faire appel qu'à ces conseillers, d'autres cumulent avec celui des conseillers généralistes. C'est à la carte. Nous avons aussi une équipe dédiée à la nutrition. »
L'économie trouve sa place
Au cœur de la collaboration entre l'éleveur et son conseiller entrent davantage en jeu les problématiques économiques. « Nous devons être capables de chiffrer les gains potentiels et de livrer un plan de projet, argumente-t-il. Ainsi nous proposons les services d'un binôme de techniciens-conseillers, l'un avec un profil technique, l'autre davantage axé sur la gestion. »
C'est aussi la piste qu'Elevage Conseil Loire-Anjou (EC Loire-Anjou) a suivi pour soutenir ses adhérents de bovins à viande. « Au cours de simulations de l'effet de la Pac sur la trésorerie des éleveurs allaitants, nous avons parfois constaté des pertes de 6.000 € sur des revenus affichant à peine 15.000 €, se désole Stéphanie Dufourd, la directrice adjointe d'EC Loire-Anjou. Les exploitations subiront des changements profonds. Il nous fallait trouver un moyen de répondre aux interrogations qu'ils engendrent. Et notamment donner des leviers d'amélioration permettant de conserver un revenu cohérent avec un temps de travail maitrisé. »
L'entreprise de conseil lance alors Pro'avenir et accompagne les éleveurs dans leur réflexion de projet. L'objectif est de hiérarchiser leurs envies, de clarifier les atouts et les contraintes de l'exploitation, et de faire émerger deux ou trois scénarios. « Le service nécessite une journée de travail de collecte de données, une demi-journée sur l'élevage, et la mise en forme au bureau restituée à l'éleveur quinze jours plus tard », précise Stéphanie Dufourd.