La filière française de la forêt et du bois, qui « absorbe plus de 70 millions de tonnes de CO2 par an, soit environ 13 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre », selon la mission en charge du climat de la Caisse des dépôts (CDC Climat-Recherche), ne bénéficie que faiblement des mécanismes d'incitation découlant du protocole de Kyoto. En revanche, des projets de séquestration de carbone peuvent être conduits dans un cadre volontaire. Mais ce marché est aujourd'hui marginal.
C'est pour valoriser cette fonction de séquestration du carbone en France qu'a été lancé, mercredi, le Club carbone forêt-bois. Ce dernier réunit la CDC Climat-Recherche, l'Office national des forêts (ONF), l'Institut technologique de la forêt, de la cellulose, du bois construction et de l'ameublement). (FCBA), la société forestière de la Caisse des dépôts, la Forêt privée française, l'Association des sociétés et groupements fonciers et forestiers (Asffor) et le Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (Sysso).
Les objectifs déclarés du Club sont à la fois « d'optimiser la contribution environnementale de la filière de la forêt et du bois à la lutte contre le changement climatique », et de « faire bénéficier la filière de nouvelles sources de revenus » par le biais des crédits carbone.
« Trois types d'acteurs peuvent être intéressés par les activités du Club carbone, explique Jean-Yves Henry, de l'Asffor. Les pouvoirs publics ont fait part de leur souhait d'expérimenter un marché financier permettant de valoriser la séquestration du CO2. Des entreprises qui ne peuvent pas réduire leurs émissions de gaz à effet de serre émettent le souhait de le compenser, notamment par des projets forestiers. Enfin, les acteurs de la filière de la forêt et du bois sont concernés par la recherche d'une nouvelle valorisation. »
A ces trois catégories, Benoît Leguet, directeur de la CDC Climat-Recherche, en ajoute deux : « Les collectivités territoriales sont intéressées par une valorisation des ressources locales, et les opérateurs intermédiaires sont concernés au niveau de la mise en relation des différents acteurs. »
« Aujourd'hui, le problème n'est pas la mesure du carbone stocké dans le bois, mais sa valorisation économique, indiquent les responsables du Club carbone. Et c'est parce que ce sujet est compliqué qu'il est actuellement exclu des négociations internationales. »