Les forestiers privés, qui gèrent près des trois quarts du massif français, ont alerté mercredi les parlementaires sur leur manque de moyens pour assurer le renouvellement de la forêt française en adressant à chacun un plant de chêne à planter dans leur circonscription.
« Ce plant de chêne parviendra à maturité dans 80 ans, alors c'est maintenant qu'il faut agir », écrit le président de la Fédération des forestiers privés de France, Henri Plauche Gillon, sur l'emballage de ce plant de chêne envoyé aux députés, sénateurs, Premier ministre et ministres concernés.
« Notre ressentiment est profond de voir la forêt uniquement traitée comme un patrimoine fiscal, et non comme un atout économique, écologique et social qu'il faut valoriser », ajoute-t-il dans un courrier, où il affirme que « la question du renouvellement de la forêt est posée ».
« Pour certaines forêts, pour réussir à les régénérer ou leur permettre de résister au changement climatique, les investissements demandés au propriétaire sont démesurés par rapport au retour financier », a précisé Luc Bouvarel, directeur général de la Fédération.
« Les prix d'achat des bois sont, en euros constants, l'équivalent de ce qu'on les achetait en 1982 », a-t-il ajouté.
Les quelque 3,5 millions de propriétaires forestiers privés gèrent près des trois quarts des 16 millions d'hectares de forêt française.
En Corrèze, le 28 avril, Nicolas Sarkozy avait proposé un aménagement de la fiscalité afin de renforcer les investissements dans la filière du bois, qu'il avait qualifiée de « secteur stratégique » de l'économie française.
« Les cours mondiaux augmentent, la demande de bois augmente, le besoin énergétique sera considérable, la filière du bois a un avenir », avait affirmé à cette occasion le président de la République.