La France est le troisième pays le plus boisé de l'Union européenne avec ses 25 millions d'hectares de forêt (dont 9 millions en Outre-Mer), mais elle méconnaît son potentiel, estime le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui a présenté mercredi un avis sur la valorisation de la forêt française.
La filière du bois a beau dégager un chiffre d'affaires de 60 milliards d'euros, elle est le deuxième poste le plus déficitaire après l'énergie dans la balance commerciale française, avec un déficit de 6 milliards d'euros.
Les causes de son manque de compétitivité sont multiples : des propriétés forestières morcelées avec 3,5 millions de forestiers, dont 2 millions possèdent moins de 4 hectares ; une qualité de bois français mal adaptée à la demande ; une triple tutelle ministérielle qui ne facilite pas la mise en œuvre d'une politique forestière cohérente au niveau national (sachant que la gouvernance au niveau des massifs forestiers n'est pas non plus optimisée).
Alors qu'une demande croissante de bois est attendue, une augmentation de la production de bois sera nécessaire, mais sans négliger les fonctions environnementales et sociales de la forêt : la préservation de la biodiversité, le rôle de puits de carbone, la dimension de loisirs.
Le Cese propose notamment de « regrouper les propriétaires forestiers pour massifier l'offre », a indiqué lors de la conférence de presse Marie De l'Estoile, rapporteur sur le sujet au Cese. Alors que les documents de gestion durable ne sont obligatoires qu'au-delà de 25 hectares (et laissent donc de côté une part importante de la forêt française), ils doivent être généralisés et adaptés aux plus petites propriétés, juge le Cese, qui souhaite aussi le développement de la certification des forêts.
Pour dynamiser la filière et lui rendre sa compétitivité, les entreprises doivent être soutenues, la formation doit être développée et les conditions de travail des forestiers doivent être améliorées. Concernant la recherche et l'innovation, les axes de travail proposés par le Cese sont en particulier la recherche de nouveaux débouchés et l'adaptation aux changements climatiques.
Enfin, la gouvernance est un chantier important pour pouvoir mettre en œuvre une politique efficace au niveau national et à l'échelle des territoires. Le Cese réclame un secrétaire d'Etat (ou ministère délégué) à la forêt auprès du ministère de l'Agriculture, et encourage le rapprochement des deux interprofessions de la filière du bois (amont et aval).
A télécharger :
- Note de synthèse du CESE sur la valorisation de la forêt française
- Avis du CESE sur la valorisation de la forêt française
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jeudi 11 octobre 2012 - 09h05
Si vous voulez motiver les propriétaires, grands ou petits, il faut que le prix du bois augmente. Beaucoup ne s'occupent pas de leurs petites parcelles parce que cela ne rapporte presque rien. Or c'esqt la seule chose dont on ne parle pas.