L'Etat et les Régions ont lancé mardi des rencontres régionales destinées à mobiliser tous les acteurs susceptibles de relancer les filières de l'agroalimentaire et du bois en France, à commencer par les PME qui ont un fort potentiel d'exportation.
Les travaux de réflexion se dérouleront jusqu'en février afin de pouvoir dégager un plan d'actions dès mai.
« Il ne s'agit plus de faire le diagnostic mais de passer à l'action », a insisté Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, qui a lancé cette démarche mardi à la préfecture de Paris.
La forêt française, troisième d'Europe, « a un déficit commercial de 6 milliards d'euros, il faut développer une filière qui devienne compétitive », a ajouté le ministre en présence d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire.
L'objectif est surtout de développer le potentiel des PME-PMI françaises à l'exportation, selon M. Le Foll. Et pour cela, le ministre souhaite « que soient fléchés des fonds spécifiques pour l'agroalimentaire et le bois » via la Banque publique d'investissement (BPI).
L'agroalimentaire dégage un chiffre d'affaires de 150 milliards d'euros par an et emploie 415.000 personnes.
La filière a certes une balance commerciale positive, grâce aux exportations de vin notamment, mais certains secteurs doivent se développer à l'étranger comme la viande, a détaillé Alain Berger, délégué interministériel aux Industries agroalimentaires.
Par ailleurs, 69 % des entreprises du secteur sont des TPE et 29 % des PME, estimant qu'il y avait aussi un problème de taille.
La filière du bois représente, quant à elle, 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 285.000 emplois.
Le secteur est bien développé pour la construction ou l'énergie, ont expliqué des experts du secteur. En revanche, la propriété forestière est morcelée et les TPE sont sous-équipées et sous-capitalisées, selon eux.
Par ailleurs les exportations sont insuffisantes, et la recherche et l'innovation restent trop faibles. Enfin, la filière n'attire pas assez les jeunes.