La corruption entrave un accès équitable aux terres agricoles, qui sont soumises à une pression croissante en raison notamment du changement climatique, de l'expansion urbaine et de la course aux biocarburants, dénonce la FAO dans un rapport publié lundi.
Selon ce rapport, la mauvaise gouvernance a accru la probabilité de corruption dans les régimes fonciers et les administrations, tout en intensifiant l'impact des pressions sur l'utilisation des terres.
Ce document a été préparé conjointement par l'Agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), basée à Rome, et Transparency International, organisation de surveillance de la corruption.
« Les terres subissent désormais des pressions sans précédent du fait de la mise sous culture de nouvelles zones et de l'expansion des centres urbains quand elles ne sont pas purement et simplement délaissées en raison de leur dégradation, du changement climatique ou des conflits », affirme le rapport.
« Ces développements ont mis à mal les règles, les processus et les institutions qui déterminent quelles sont les ressources en terre utilisées, leurs utilisateurs, pour combien de temps, et sous quelles conditions », indique le rapport, écrit sur la base d'enquêtes réalisées dans plus de 61 pays.
« Les conclusions de l'étude reflètent ce que nous ont dit durant des années les agriculteurs, les éleveurs, les investisseurs, les gouvernements et les ONG dans de nombreux pays en développement, à savoir que là où la gouvernance foncière est défaillante, un risque élevé de corruption existe », affirme Alexander Mueller, sous-directeur général de la FAO responsable du Département des ressources naturelles, cité par le rapport.
« L'accès sécurisé à la terre et la protection des ressources naturelles contre une utilisation débridée sont des clés pour assurer la sécurité alimentaire », souligne M. Mueller.
Le rapport constate que la corruption dans le secteur foncier prend différentes formes qui vont du pot-de-vin à la fraude de haut niveau résultant d'un abus de pouvoir de responsables gouvernementaux.
La ruée pour investir dans les biocarburants est l'une des pressions qui affectent l'utilisation des terres dans beaucoup de pays, surtout depuis que « de nombreux pays – du fait des problèmes de corruption dont ils souffrent – sont considérés comme des havres attrayants pour l'investissement dans les biocarburants », selon le rapport.