Selon un rapport publié en ligne mercredi sur le site de l'International Land Coalition (ILC), les acquisitions de terres à grande échelle dans le monde causent plus de torts qu'elles n'engendrent de bénéfices.
L'étude a été menée par l'ILC, le Cirad et l'International institute of Environment and Development, dans le cadre du projet « Pressions commeciales sur les terres dans le monde » auquel ont collaboré plus de 40 organisations.
Durant la période étudiée, de 2000 à 2010, plus de 200 millions d'hectares ont fait l'objet de transactions, qui ont soit été achevées, soit sont encore en cours de négociations. Plusieurs recoupements d'informations poussent les auteurs à affirmer que des marchés ont bel et bien été conclus sur au moins 71 millions d'hectares.
La production alimentaire n'est pas le principal objet des transactions foncières, selon le rapport. Celui-ci évalue à 78 % la proportion de terres acquises à des fins de production agricole, mais les trois quarts de celles-ci sont destinées à la production de biocarburants. Les 22 % de terres restantes sont destinées à des projets miniers ou industriels.
L'Afrique est la cible privilégiée, loin devant l'Asie, avec des transactions portant sur 134 millions d'hectares, dont 34 millions ont fait l'objet de vérifications croisées.
L'étude pointe le rôle des gouvernements et des élites nationales, qui favorisent ces investissements étrangers au détriment des populations locales. Celles-ci ne retirent généralement que peu de bénéfices de ces transactions : la compensation pour les pertes en ressources est rarement appropriée en raison du manque de reconnaissance des droits de propriété coutumiers, les avantages en termes de création d'emploi sont largement surestimés, et les écosystèmes se voient souvent dégradés à la suite de ces transactions foncières.
Téléchargez le résumé de l'étude.