Les promesses de réduction de gaz à effet de serre (GES), aujourd'hui sur la table à Durban (Afrique du Sud), placent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement de 3,5°C. Ces prévisions dépassent largement l'objectif de 2°C au maximum, selon une étude présentée mardi en marge de la 17e conférence de l'ONU sur le climat, qui se termine vendredi.
Au rythme où augmentent les émissions de gaz à effet de serre (GES), les gouvernements n'ont guère que quatre ans pour inverser la tendance et éviter ensuite des dépenses massives pour atteindre l'objectif des 2°C, cible adoptée par la communauté internationale en 2010, selon ce rapport.
Le monde est sur une « trajectoire à haut réchauffement, à haut coûts, et à haut risque », résument le groupe de chercheurs qui a conduit cette étude pour deux sociétés de conseil spécialisées sur le carbone, Climate Analytics and Ecofys.
« Les promesses actuelles nous mettent sur une trajectoire d'émissions globales qui portera le réchauffement à 3,5°C », écrivent-ils dans cette étude.
L'objectif de contenir le réchauffement à 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle, initié à Copenhague à la fin de 2009, a officiellement été entériné par la communauté internationale l'an passé à Cancun, au Mexique.
Il s'agit du niveau de réchauffement qui permettrait, selon la science, de limiter des conséquences trop sévères du changement climatique.
Depuis l'époque pré-industrielle, la température globale a déjà augmenté de 0,8°C.
Pour atteindre cet objectif de 2°C, une majorité des pays ont publié des promesses volontaires de réduction de gaz à effet de serre.
Selon le rapport, ces promesses mèneraient à des émissions globales de 55 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020. Soit 11 milliards de tonnes au-dessus des 44 milliards de tonnes qui permettraient de mettre le monde sur une trajectoire de 2°C de réchauffement.
En conséquence, les coûts en efficacité énergétique et de la transition vers une énergie moins carbonée risquent d'augmenter fortement après 2020 pour rattraper le temps perdu et tenter de remettre le monde sur une trajectoire moins brûlante, soulignent les auteurs.
Ces chiffres vont dans le même sens que ceux publiés en novembre par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).