« C'est toute l'industrie de la première transformation qui souffre avec les éleveurs, a déclaré jeudi Philippe Mangin, président de Coop de France, à propos de la crise que traversent actuellement les filières animales. Nous devons entamer une réflexion structurelle quant à l'avenir des filières, avec l'appui des puissances publiques. Si cette réflexion ne vient pas rapidement, on continuera à mettre des cataplasmes sur des jambes de bois. »
Pour les coopératives, la première des mesures à prendre concerne la politique de stockage : « C'est la seule solution pour mettre un peu de stabilité sur les marchés des matières premières », a assuré Philippe Mangin, qui se félicite au passage de l'annonce du gouvernement en la matière avec le plan d'action présenté hier en conseil des ministres.
Concernant les rencontres entre producteurs, industriels et distributeurs, entamées le 10 septembre 2012 pour discuter de l'intégration des hausses de prix de l'alimentation animale dans les négociations commerciales, « une tension forte est en train de s'installer, a regretté Michel Prugue, trésorier de Coop de France et président de la coopérative Maïsadour. La situation est tendue et il y a une peur des différents acteurs à s'engager. On peut vouloir beaucoup de choses, des engagements sur la durée, en volume et en matière de fixation de prix, mais les réalités économiques nous rappellent à l'ordre ».
Pour ce dernier, il y a urgence à remettre les parties prenantes autour de la table pour voir comment répercuter les hausses de prix. « Et pas en octobre ou en novembre, comme l'a laissé entendre le ministre, mais tout de suite ! »
Visionnez l'interview de Michel Prugue.