Le Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (Sifpaf) et le Comité français de la semoulerie industrielle (CFSI) ont fait part de leurs craintes concernant l'augmentation des cours du blé dur, dans un communiqué commun du 13 septembre 2012. Une situation de tension très préoccupante touche, depuis plusieurs semaines, l'ensemble des marchés de matières premières céréalières.
Le manque de précipitations aux Etats-Unis et sur une grande partie de l'Europe de l'Est ont fait varier les marchés à terme des productions végétales avec une amplitude rarement observée en période de récolte. Ainsi, le blé tendre, échéance novembre 2012 sur Euronext, est passé de 170 €/t en novembre 2011, à 265 €/t maintenant.
En ce qui concerne le blé dur, matière première céréalière exclusive des pâtes alimentaires, de la semoule et du couscous, le phénomène est amplifié par une production mondiale historiquement faible de 35 millions de tonnes (Mt), inférieure de 3 Mt à la consommation mondiale moyenne de ces dernières années. Du fait de cette situation de pénurie, les prix physiques du blé dur ont quant à eux franchi le seuil de 320 €/t rendu usine, soit une augmentation de 30 % en moins d'un an.
Cette situation est d'autant plus grave que le prix de revient d'une pâte alimentaire de qualité supérieure, fabriquée avec de la semoule de blé dur et de l'eau, est constitué à 75 % du prix du blé dur, alors que celui d'une pâte aux œufs, autre matière première qui a déjà connu une crise majeure depuis le début de 2012, est constitué en moyenne à 50 % du prix du blé dur.
L'industrie nationale, déjà fragilisée par les crises précédentes et la concurrence des pays à bas coûts, ne sera certainement pas en mesure d'absorber cette nouvelle hausse de ses prix de revient sans de graves conséquences sur ce secteur de notre industrie.