« Le premier atout des blés français est leur proximité avec les débouchés nord-africains », a estimé mercredi François Pignolet, directeur général adjoint d'Axéréal, lors d'un colloque sur le blé tendre organisé par Arvalis.
Il a également précisé que nos principaux clients étaient solvables : « L'Algérie est moins risquée en termes de défaut de paiement que l'Ukraine », a-t-il pris comme exemple.
Avec une part de 7,6 milliards d'euros dans le commerce extérieur français, l'exportation des céréales « n'est pas la variable d'ajustement du bilan français mais un débouché industriel pérenne », affirme François Pignolet. Plus de 40 % du blé tendre français est exporté dont environ 80 % à des minotiers.
Autre atout de la France : son climat qui permet une régularité de l'offre, contrairement à des pays comme l'Australie, la Russie et l'Ukraine. « Quand il y a un problème de disponibilités dans le monde, les pays se tournent vers la France », lance le dirigeant d'Axéréal, en citant notamment le cas de l'Egypte en 2010.
Il alerte toutefois sur le fait que la qualité de nos grains est de moins en moins un atout particulier par rapport à nos concurrents. La qualité des blés mexicains, russes, argentins ou encore uruguayens est ainsi très bonne.
« La Russie va devenir notre premier concurrent en blé meunier, affirme de son côté Crystel L'Herbier, ingénieur au pôle d'économie et systèmes d'Arvalis. Les blés de ce pays ont quasi la même qualité que les blés français avec parfois plus de protéines. En comparaison, l'Ukraine a une offre importante mais de qualité variable ».