Une mission sénatoriale préconise une refonte et surtout un regroupement des dispositifs de soutien aux exportations agroalimentaires jugés redondants, voire concurrents et mal coordonnés.
« L'atout que représente l'agroalimentaire s'essouffle année après année », estiment les sénateurs Yannick Botrel et Joël Bourdin (mission agricole) et André Ferrand et Christian Bourquuin (mission économique), qui pointent dans un rapport présenté le mercredi 17 juillet 2013 « un déficit de coordination alors qu'un très grand nombre d'acteurs participent au dispositif ».
Les sénateurs en ont ainsi dénombré une douzaine, dont les deux principaux organismes Ubifrance et Sopexa qui agissent, selon eux, en « concurrence destructrice », mais aussi Adepta, FranceAgriMer, les chambres de commerce et d'industrie, les Douanes, les services vétérinaires, le réseau diplomatique, la Banque publique d'investissement...
Ils préconisent la création « d'un opérateur unique chargé de la promotion et de l'accompagnement » des exportateurs, placé sous la double tutelle de Bercy et du ministère de l'Agriculture. Ou, « a minima d'assurer une coordination entre les différentes structures concernées ».
Le partenariat entre Sopexa et Ubifrance sous le programme « France Export » s'apparente « davantage à un pacte de non-agression qu'à une stratégie de collaboration », écrivent les sénateurs, qui pointent la redondance et le manque de cohérence des missions entre les deux organismes, également présents sur de mêmes événements ou salons.
La mission suggère de « préparer la fin de la délégation de service public à Sopexa en 2017 » et de mobiliser FranceAgriMer pour structurer les filières agricoles « en amont » vers l'international.
Malgré un excédent commercial en produits agricoles et alimentaires de 11,5 milliards d'euros en 2012, la France a reculé de la deuxième place qu'elle occupait en 2000, derrière les Etats-Unis, à la cinquième place l'an passé, derrière les Etats-Unis mais aussi les Pays-Bas, l'Allemagne et le Brésil, notent les rapporteurs.
Pour eux, le commerce extérieur agroalimentaire pâtit d'une « gouvernance défaillante au niveau gouvernemental et d'une faible concertation ministérielle » et de la « lourdeur de certaines procédures » en plus de la dispersion des acteurs.
A télécharger :
- « L’agroalimentaire français face au défi de l’exportation : pour une réforme ambitieuse du dispositif public de soutien », synthèse du rapport d’information présenté par MM. Yannick Botrel, Joël Bourdin, Christian Bourquin et André Ferrand, sénateurs