Lors de sa session plénière du 11 février 2015, le Parlement européen a adopté, à 460 voix, contre 204 et 33 abstentions, une résolution sur l'indication du pays d'origine de la viande utilisée dans les aliments transformés. Résolution que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, salue dans un communique de presse paru le même jour.
« [Elle] reprend les demandes portées de façon constante par le gouvernement depuis la crise de la viande de cheval en lieu et place de la viande de bœuf dans des plats préparés il y a maintenant deux ans », se félicite le ministère de l'Agriculture. Actuellement, la législation européenne n'impose la mention d'origine que pour la viande bovine non transformée, et s'appliquera aussi aux viandes porcine, ovine, caprine et à la volaille à compter du 1er avril 2015.
Lors de l'assemblée générale de la FNB (Fédération nationale bovine) à Rodez le 5 février, Stéphane Le Foll a réaffirmé son attachement à la mention d'origine des viandes utilisées dans les plats préparés. Il a souligné alors son opposition aux propos tenus par le député européen Michel Dantin la veille, plus mesurés quant à l'application d'un tel étiquetage en Europe. Ce dernier en pointait notamment le coût.
Définir le surcoût
L'obstacle n'a d'ailleurs pas été occulté par le Parlement européen, qui dans son communiqué de presse paru à l'issue de l'adoption de la résolution, tempère l'euphorie en ajoutant : « Nous devons néanmoins veiller à ce que cela ne entraîne pas de charges supplémentaires pour les petites et moyennes entreprises, qui sont au nombre dans ce secteur. » Pour l'heure, le calcul de l'impact sur les prix divise encore. Ceux fondés sur les conclusions d'une organisation de consommateurs française divergent de ceux émis dans le rapport de la Commission.
Des points restent donc à éclaircir avant que la Commission européenne ne tranche définitivement le sujet. Les parlementaires attendent qu'elle soumette rapidement des propositions législatives pour faire suite au rapport remis le 17 décembre 2013. L'objectif étant de rendre obligatoire l'indication du pays d'origine de la viande utilisée dans les aliments transformés, d'assurer la transparence de la chaîne alimentaire, et d'informer le consommateur pour regagner sa confiance.