Le nouvel étiquetage de la viande vendue en supermarché est une simplification malvenue pour le président des artisans bouchers, car il appauvrit, selon lui, le vocabulaire culinaire et les goûts qui y sont associés.
« Poire, merlan, collier, araignée, échine ou encore plat de côtes : des mots qui font la France et ses terroirs, des mots vivants qui sont les piliers de notre culture, jugés incompréhensibles et désuets, seront remplacés par des termes génériques et des étoiles », regrette le président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcutier, traiteurs (CFBCT), Christian Le Lann, dans une tribune publiée mardi dans Libération.
Ce nouvel étiquetage « fait disparaître un pan entier de notre culture » et « ce qui va se perdre, ce ne sont pas simplement des mots. Ce sont les goûts qui sont associés à ces mots », écrit-il. Selon lui, cet étiquetage simplifié, visant « à parler la langue du consommateur », ne va qu'ajouter « opacité », « désinformation » et « appauvrissement de la pensée ».
Le gouvernement a publié, à la fin de juillet, un arrêté autorisant les rayons des supermarchés à utiliser des termes simplifiés, accompagnés d'étoiles pour noter la qualité des viandes vendues emballées.
« Steak 000, à griller » et non plus « tende de tranche » ; « rôti 000 » et non plus « carré de filet » : ce nouvel étiquetage est en train de se mettre en place dans les rayons de boucherie et devrait être généralisé d'ici à la fin de l'année.
Les artisans bouchers ne sont pas concernés par cette réglementation et ils revendiquent justement leur rôle d'information et de conseiller auprès de la clientèle.