Le Royaume-Uni a révélé cette semaine son « livre blanc » pour l'environnement et la conservation de sa biodiversité durant les cinquante prochaines années. Un document cible les agriculteurs britanniques.
Ce livre blanc, le premier du genre depuis vingt ans pour le Royaume-Uni, est une réponse à l'évaluation scientifique de 2010 « Faire de la place pour la nature », un document de 2.000 pages, qui pour la première fois évalue le coût pour la couronne britannique de la préservation de son environnement naturel et l'entretien de ses espaces verts.
Pour exemple, le coût des insectes pollinisateurs représenteraient 430 millions de livres (484 millions d'euros) par an pour l'agriculture britannique, alors que les zones humides, qui ont un impact sur la qualité de l'eau, représenteraient une dépense de 1,5 milliard de livres (1,68 milliard d'euros).
Suivant cette idée, le gouvernement britannique a rédigé son livre blanc pour optimiser ses dépenses en faveur de l'environnement. La création prochaine de 12 larges zones protégées ou encore la protection des forêts anciennes constituent des mesures phares du livre blanc britannique.
Le pays va engager 7,5 millions de livres sterlings (8,4 millions d'euros) au cours des trois prochaines années pour mettre en place les mesures édictées dans son livre blanc.
Le gouvernement a pris la peine d'expliquer ces mesures, et ce qu'elles vont changer pour chaque catégorie d'acteurs concernés par ces décisions.
Pour les exploitants agricoles, le fascicule ciblé explique « ce que le gouvernement va faire différemment ».
Il va travailler avec le secteur agricole pour concilier la restauration de l'environnement et l'augmentation de la production alimentaire. Le fonctionnement de ses services publiques sera revu, de manière à fournir des conseils beaucoup plus accessibles aux agriculteurs.
Les exploitants devraient pouvoir bénéficier d'une plus grande souplesse en matière de gestion environnementale, mais le gouvernement maintient son appel pour une « réforme ambitieuse de la Pac, qui doit promouvoir une industrie forte », mieux armée pour répondre a ses objectifs environnementaux.
Le rapport de 2010 montre que « l'environnement naturel en Angleterre est très fragmenté et ne peut pas répondre efficacement à de nouvelles pressions tels le changement climatique ou la croissance démographique », indique le document du gouvernement.
« Nous avons besoin d'une agriculture compétitive et d'une industrie alimentaire qui contribue à la sécurité alimentaire mondiale. Cependant, nous devons aussi gérer les impacts que la production alimentaire a sur l'environnement naturel. Sur le long terme, la sécurité alimentaire en dépend », affirme le livre blanc britannique.