Alors que la ministre de l'Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, vient de lancer la Stratégie nationale pour la biodiversité, le monde agricole réagit avec circonspection.
« Les chambres d'agriculture sont mobilisées dans le sens d'une plus grande préservation de la biodiversité, car c'est la fonction même de l'agriculture », afirme l'APCA (1) dans un communiqué. Mais elles « tiennent toutefois à rappeler [que] dans un contexte de fortes incertitudes économiques et climatiques, l'accumulation de multiples dispositifs et leur application souvent tatillonne entravent le travail des agriculteurs. »
Pour entraîner l'adhésion des agriculteurs, la Stratégie nationale pour la biodiversité doit apporter « des solutions applicables et viables » en faisant preuve de « pragmatisme et de réalisme » et « valoriser les services rendus par l'agriculture. »
La réaction de la FNSEA va dans le même sens. Si l'organisation syndicale assure s'être impliquée « activement et assidûment sur ce dossier avec une volonté sincère de dialogue et de construction », elle juge que « la bonne volonté ne suffit pas ».
Si elle a refusé de signer la charte, c'est parce que « trop d'incertitudes persistent sur la portée des mesures que le gouvernement mettra en œuvre et sur leur financement », ainsi que « sur la volonté de tous les acteurs de porter ensemble la conviction qu'une croissance durable est possible pour l'agriculture ».
Alors que la sécheresse actuelle « montre combien le dialogue est nécessaire sur l'utilisation de l'eau ou des jachères », la FNSEA espère tout de même « demain pouvoir apposer sa signature au bas de cette charte ».
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(1) Assemblée permanente des chambres d'agriculture.
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