La stratégie nationale pour la biodiversité, lancée officiellement jeudi, est une « stratégie de reconquête, et non une stratégie défensive », a insisté la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet lors de la conférence de lancement à Paris.
« Il ne s'agit pas de préserver l'existant, qui n'est absolument pas satisfaisant, mais de restaurer des continuités écologiques et des milieux naturels », a-t-elle précisé.
La stratégie est censée couvrir la période 2011-2020. Le programme n'est pas fixé jusqu'en 2020, puisqu'il a vocation à être revu au fur et à mesure de son avancement. Mais des engagements « précis » et « concrets » ont été définis pour les deux, trois prochaines années.
L'Etat devrait lancer une série d'appels à projet sur le thème de la restauration de milieux naturels et de continuités écologiques, mais aussi dans le domaine de la recherche sur la biodiversité ou encore pour la constitution d'une banque de semences locales.
L'engagement de l'Etat doit aussi se traduire notamment par une réflexion sur la fiscalité du patrimoine, un renforcement des dispositifs d'observation, et une collaboration avec les régions pour l'élaboration de leurs schémas de cohérence écologique (trame verte et bleue).
La première partie du programme, qui doit durer jusqu'en 2013, s'est déjà vue octroyer une enveloppe de 50 millions d'euros (qui vient s'ajouter aux efforts financiers de l'Etat dans le cadre du Grenelle). Cette participation de l'Etat doit aussi jouer un rôle de levier sur les engagements privés (société des autoroutes françaises, etc.), qui s'engagent aussi financièrement.
La stratégie nationale pour la biodiversité a recueilli l'adhésion de quelques 150 structures. Celles-ci sont censées mobiliser ensuite leur réseau tout entier.
« En fin de compte, nous n'avons pas autant de signatures que nous aurions voulu, a regretté la ministre. Les organisations professionnelles agricoles, entre autres, n'ont pas signé. » La profession agricole s'est pourtant largement engagée tout au long du processus d'élaboration de cette stratégie.
D'après NKM, les représentants agricoles auraient voulu discuter encore de certains points, mais ne semblaient pas disponibles en ce moment, la sécheresse semblant être le problème le plus urgent. « Mais ils n'ont pas non plus fermé la porte à une signature dans les prochaines semaines », a remarqué la ministre.
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