« L'Union européenne doit enrayer la perte de biodiversité d'ici à 2020 dans toute la mesure du possible », ont affirmé les membres de la commission de l'environnement du Parlement européen dans un rapport approuvé mercredi.
Le rapport analyse l'état actuel de la mise en œuvre des dispositions juridiques relatives à la conservation de la biodiversité, et estime qu'elle doit être prise en compte dans l'ensemble des politiques de l'UE.
Les députés de la commission de l'environnement « regrettent vivement que l'objectif, fixé par l'Union européenne, d'enrayer la perte de biodiversité avant 2010 n'ait pas été atteint, et estiment que l’incapacité à enrayer cette perte est inacceptable, non seulement du point de vue éthique, mais aussi sous l’angle écologique et économique », relève le communiqué du Parlement.
« Un rapport d'évaluation établi en 2008 par la Commission européenne conclut que 50 % des espèces et jusqu'à 80 % des habitats en Europe sont menacés, et plusieurs études estiment que l’impact de la perte de biodiversité sur la prospérité, qui se chiffre actuellement à quelque 50 milliards d'euros par an, passera à 14.000 milliards d'euros, soit 7 % du PIB annuel estimé, en 2050 », rappelle le communiqué.
Les députés soulignent qu'enrayer la perte de biodiversité est « l’objectif minimal absolu à atteindre d’ici à 2020 », et ils demandent à la Commission européenne de garantir une meilleure intégration de la biodiversité dans les autres domaines d’action de l'UE, notamment en agriculture, sylviculture, pêche, politique régionale et de cohésion, industrie, coopération au développement et recherche et innovation.
Ils appellent également l’UE à renforcer les efforts internationaux en vue d'enrayer la perte de biodiversité, tout en contribuant à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement d'ici à 2015, ont-ils ajouté.
Les députés estiment que les seules dépenses publiques ne permettront pas d’atteindre l’objectif principal de l’UE et souligne que la responsabilité sociale des entreprises doit également intégrer la dimension de la biodiversité. Ils demandent à la Commission de s'intéresser aux instruments de mise en œuvre des politiques qui « encouragent les investissements dans la conservation de la biodiversité et découragent les investissements qui l'affectent, tant dans le secteur public que privé ».
Les eurodéputés soulignent également « la nécessité d’intégrer dans le prix final des produits mis sur le marché les coûts externes que sont, par exemple, les dommages causés à la biodiversité ou les coûts supportés pour promouvoir celle-ci ».