Selon un rapport élaboré par le Groupe international sur la gestion durable des ressources, présenté mercredi par la Commission européenne (CE) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les produits agricoles sont « en tête de liste » des « produits et (d)es matériaux les plus nuisibles pour l’environnement de par le monde ».
C'est particulièrement le cas pour les produits d’origine animale (viandes et produits laitiers, NDLR), souligne un communiqué de Bruxelles mercredi, « car plus de la moitié des récoltes mondiales sont utilisées pour nourrir les animaux », lesquels sont montrés du doigt pour leur production de gaz à effets de serre.
Ce nouveau rapport souligne d'une manière générale « la nécessité d’un changement radical de l’utilisation des ressources rares par les grandes économies » tout en rendant prioritaires les mesures en faveur de l’environnement à l’échelle du globe, indique la Commission.
Le Groupe précise qu’il faut réduire entre autres priorités les « pressions sur l’environnement suivantes : changement climatique, changement des habitats naturels, pollution à l’azote et au phosphore, surpêche, forêts et ressources assimilées, espèces invasives, eau potable et assainissement de l’eau qui présentent des risques ».
Selon Angela Cropper, directrice exécutive adjointe du PNUE, il faut privilégier « d’abord les mesures qui réduisent le plus les nuisances causées par l’homme dans les écosystèmes » et appliquer « les actions qui font vraiment la différence pour notre planète nourricière », comme « freiner sur la consommation de viande » en ce qui concerne notre alimentation.
Le rapport avance que « les législateurs et les décideurs politiques soucieux de prendre les mesures les plus efficaces pour assainir la planète devraient avoir recours aux impôts et à diverses incitations pour encourager des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement et réduire l’utilisation des combustibles fossiles », rapporte le communiqué.
Selon Janez Potocnik, commissaire chargé de l’Environnement, au diapason de cette ligne directrice, « si nous voulons vraiment changer notre mode d’utilisation des ressources, l’un des moyens les plus efficaces qui s’offre à nous est de jouer sur la fiscalité pour agir sur l’interprétation des prix ».
Entre autres conclusions importantes, concernant les émissions de CO2, le rapport révèle qu’« un doublement de richesse mène en général à une augmentation de la pression environnementale de 60 à 80 pour cent, et parfois plus dans les économies émergentes ». Autrement dit, « la prospérité et la destruction de l’environnement par l’homme vont de pair », alerte la Commission.
Le rapport « Incidences de la consommation et de la production sur l’environnement : les produits et les matériaux prioritaires » est le dernier d’une série de rapports élaborés par le Groupe international sur la gestion durable des ressources. Il répertorie les matériaux et l’énergie requise pour leur production, leur consommation et leur destruction et il détermine les processus, les produits et les matériaux les plus nuisibles pour l’environnement dans le monde, en se reposant sur des analyses de leurs cycles de vie.