Une trentaine d'associations concernées par les aires d'alimentation de captage se sont rassemblées en un collectif national.
Des conseils et un carnet d'adresses : c'est ce que sont venus chercher cinq agriculteurs de l'Eure-et-Loir qui cultivent des céréales autour des captages de Bonneval. Leur association n'est pas encore créée, mais… « l'union fait la force ! », résume l'un d'eux.
Ils ont choisi Sidiailles, dans le Cher, pour se réunir. Au centre de la France, ce village, perché sur un bassin versant de plus 16.000 hectares, a servi de site pilote pour la mise en place de mesures agroenvironnementales en 2006. Tout un symbole. Le 29 mai, les représentants d'une trentaine d'associations concernées par les aires d'alimentation de captage ont fondé le collectif France captages. Leur but ? Porter la voix des acteurs locaux au niveau national.
Obtenir des indemnisations pérennes
« Lors d'une rencontre ministérielle portant sur les captages, en mars, il n'y avait personne pour représenter les véritables concernés, indique Jean-Pierre Lerude, agriculteur à Sidiailles et président de l'association Cydealia, créée dans le Cher en 2010. En tant que partenaires de la protection de l'eau, nous avons le droit à la parole. Nous voulons participer plutôt que subir. »
Les associations Captages 14, en référence au Calvados, et Cydealia ont réussi à rassembler une vingtaine de départements et espèrent que d'autres vont les rejoindre. Si chaque association défend une particularité locale, plusieurs problématiques liées aux aires d'alimentation de captages sont communes : hydrogéologue indépendant requis, valeur de la propriété agricole occultée, engrenage de l'administration…
« La mutualisation des experts, des bonnes idées et des expériences nous aidera à avancer », précise Clotilde Hareau, présidente de Captages 14, qui rassemble 350 agriculteurs et propriétaires.
Le cheval de bataille de France captages sera d'obtenir des indemnisations pérennes, notamment en ce qui concerne les servitudes sur les exploitations. Le collectif s'attaque aussi aux aspects législatifs et souhaite établir un guide de suivi des procédures d'enquête d'utilité publique.