« L'agriculture en Europe, demain » tel était le thème de l'assemblée générale de la FNCuma qui s'est tenue mercredi. Les intervenants se sont penchés sur les trois grands axes que sont la consommation, la volatilité et les nouvelles technologies.
Tous se sont entendus sur la nécessité de maintenir le budget européen et d'avoir une politique publique agricole forte. Le marché a montré ses limites et les Etats devront à l'avenir garantir un filet de sécurité à leurs agriculteurs. Néanmoins, le contribuable devra être d'accord. Il est donc nécessaire de montrer au consommateur l'intérêt d'une politique publique nécessitant un budget important.
« L'exception européenne pour l'agriculture existe et doit être activée pour défendre les producteurs et les consommateurs face à des restrictions budgétaires draconiennes », a expliqué M. Garcia Azcarate, conseiller à la direction économique des marchés agricoles européens.
Au-delà du maintien du budget, des mesures sans coût budgétaire comme la contractualisation devront permettre aux exploitants agricoles de faire face aux aléas du marché. Les Cuma sont, selon Tomas Garcia Azcarate, « dans la direction que devrait prendre l'Europe ». Mutualiser les moyens et travailler en commun semblent être des solutions pour l'avenir.
Cette assemblée générale a été également l'occasion de faire le point sur la nécessité d'une Europe forte.
« Nous ne sommes plus les maîtres du jeu et il est nécessaire que les Européens s'accordent sur leurs politiques afin de peser dans la balance. L'Union européenne doit défendre ses intérêts communs et pas les intérêts de chacun » a expliqué Henri Nallet, ancien ministre de l'Agriculture.
La volatilité des prix, les aléas climatiques, les problématiques sanitaires et le comportement des consommateurs seront des éléments à prendre en compte dans les prochaines années. Selon Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, « face à ces constats, l'agriculteur doit disposer d'outils tels que la contractualisation et la mise en commun, des dispositifs assuranciels pour la gestion des aléas et des risques, ainsi qu'une fiscalité particulière ».
En soirée, Stéphane Gérard, Président de la FNCuma, a insisté sur la nécessité d'encourager les démarches collectives en agriculture. En interpellant, Patrick Falcone, conseiller technique en forêts et environnement auprès du ministre de l'Agriculture, il a réaffirmé l'importance « de remettre de la coopération dans les territoires » pour permettre aux agriculteurs d'innover ensemble et créer un véritable vivier de futurs agriculteurs.
Patrick Falcone, qui vient de prendre ses fonctions au ministère, a demandé l'indulgence de l'auditoire quant à sa connaissance des Cuma et a insisté sur la nécessité de maîtriser les charges et mutualiser les moyens de production pour relever le défi du développement durable. Enfin, il a rappelé l'attachement de Stéphane Le Foll au maintien du budget de la Pac.