Epineuse question que celle de la rémunération des services environnementaux. Les bonnes intentions sont généralement freinées par deux obstacles : l'identification des services en question et la fixation d'un prix. La production d'eau potable est l'un de ces services que la Société des agriculteurs de France (Saf) aimerait voir rétribuer, estimant que la mise sur le marché de ce bien public est permise par les bonnes pratiques des agriculteurs situés sur des périmètres de captage.
Elle a présenté les conclusions de son cycle de réflexion consacré à ce sujet lors d'une conférence mardi à Paris. La rémunération pourrait passer par des outils contractuels comme les MAE (mesures agroenvironnementales) ou des contrats de droit privé avec des collectivités ou des entreprises d'assainissement par exemple, et devrait dans tous les cas se baser sur le volontariat et laisser la part belle aux projets collectifs. Démarches de certification, assolement en commun et remembrement à visée environnementale sont des outils à ne pas négliger.
Des actions mieux ciblées, quitte à ce qu'elles soient plus exigeantes : voilà une autre revendication de la Saf, qui voudrait que l'on tienne compte de la contribution variable des différentes parcelles à la pollution de l'eau. Pour y parvenir, on ne fera pas l'économie d'un diagnostic précis du territoire, diagnostic qui devra être partagé par les acteurs du monde agricole, l'Administration, les élus et la société civile, tout en s'appuyant sur la présence d'experts et d'un médiateur.
Bruno Cinotti, de l'agence de l'eau Adour-Garonne, a insisté sur la bonne volonté des agences de l'eau. « Nous ne demandons qu'à financer des actions en faveur de la qualité de l'eau. Mais bien souvent, il manque des gens volontaires en face... »
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