L'exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis a majoritairement lieu dans des régions déjà confrontées à des « stress hydriques » au risque d'y aggraver les pénuries d'eau, soutient une étude du groupement d'organisations Ceres parue le 5 février 2014.
En plein boom aux Etats-Unis, l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste repose principalement sur la fracturation hydraulique, qui consiste à injecter à très haute pression un mélange d'eau et matériaux pour fissurer la roche dans l'espoir d'y découvrir des hydrocarbures.
Environ la moitié des puits creusés depuis 2011 aux Etats-Unis et dans l'ouest du Canada pour utiliser cette technique controversée l'ont été dans des régions déjà confrontées à de forts « stress hydriques », indique l'étude de la coalition Ceres qui se base sur quelque 40.000 forages effectués entre 2011 et mai 2013.
« La fracturation hydraulique aggrave la compétition pour l'eau dans certaines des régions les plus en proie à la sécheresse et au stress hydrique », résume Mindy Lubber, la présidente du Ceres qui réunit ONG, chercheurs et entreprises. Le rapport pointe notamment l'impact de l'exploitation du gaz de schiste en Californie qui traverse actuellement une de ses pires sécheresses depuis un siècle.
« Le développement du gaz de schiste dans beaucoup de régions (des Etats-Unis, ndlr) repose en grande partie sur les ressources en eau souterraines qui sont généralement moins régulées que celle en surface, aggravant donc les risques d'épuiser les ressources en eau », argumente le rapport. Afin de mieux évaluer l'ampleur du problème, le rapport appelle à une plus grande transparence et exhorte les entreprises à dévoiler la quantité d'eau utilisée dans chacun de leurs puits tout en rationalisant son utilisation.
« Les bonnes pratiques en matière de management des ressources en eau sont à la traîne », prévient le Ceres, appelant à combiner les solutions. « Une seule technologie, que ce soit le recyclage de l'eau [...] ou un plus grand usage de la fracturation hydraulique sans eau, ne saura résoudre à elle seule les problèmes de stress hydrique », assure le rapport.
L'exploitation du gaz et du pétrole de schiste alimente une révolution énergétique aux Etats-Unis qui pourraient devenir dès cette année le premier producteur d'or noir sur la planète.