Le rendement en paille semble compromis dans plusieurs départements. Alors, les éleveurs demandent aux céréaliers de ne pas la broyer. Plusieurs FDSEA ont appelé à faucher les jachères, passant outre l’interdiction réglementaire qui en est faite.
Le printemps froid et sec n’a pas été favorable à la croissance des céréales, et le rendement en paille semble d’ores et déjà compromis. Les éleveurs, confrontés à un déficit de la pousse de l’herbe, veulent aussi se prémunir contre un déficit en paille. Dans plusieurs départements, des groupes d’achat se constituent, souvent sous l’impulsion des FDSEA. Les syndicats ont également relayé des appels auprès des céréaliers à ne pas broyer la paille cette année.
Ainsi, dans le Finistère, la FDSEA en appelle à la « solidarité envers les éleveurs ». Le syndicat « travaille à un rapprochement avec des FDSEA des zones céréalières pour organiser des mises en relation directes entre producteurs, si des besoins s’exprimaient ».
La FDSEA de la Somme a aussi décidé d’organiser une nouvelle opération « paille » dans le département. Deux opérations de ce type avaient déjà été conduites avec succès en 2003 et 2006. Le syndicat a prévu de recenser les besoins et les offres des agriculteurs du département et éventuellement des départements limitrophes, de mettre éleveurs et céréaliers en relation et de proposer une fourchette de prix et un contrat type pour garantir les transactions.
Dans le Calvados, même si l’inquiétude se calmait ces derniers jours, des groupes cantonaux vont faire des groupements d’achat, pour acheter de la paille dans l’Eure, via le cercle d’échange du Neubourg, à des prix garantis.
D’autres départements et régions se mobilisent : Vendée, Orne, Loire-Atlantique, Rhône, Normandie… Dans le Loiret, le trésorier de la FDSEA, lui-même éleveur laitier, s’est fendu d’un communiqué virulent pour inciter les éleveurs à faire connaître rapidement leurs besoins, avant de « pleurer ».
Enfin, plusieurs FDSEA ont appelé à faucher les jachères, passant outre l’interdiction réglementaire qui en est faite. Est-ce à dire qu’elles ont obtenu des garanties d’assouplissement ? Un point qui reste à confirmer.