Des fonds publics chinois ont servi à l'acquisition de vignobles en France ou de fastueux voyages d'agrément à Las Vegas ou en Europe, entre autres dérives des gouvernements locaux et groupes d'Etat, a dénoncé le 25 juin la Cour des comptes chinoise.
Le rapport de l'institution pour l'année 2013 détaille par le menu les multiples abus qu'elle a repérés au sein des administrations, alors que se poursuit la campagne anticorruption très médiatisée lancée par Pékin. La Cour des comptes fait état de 314 cas suspectés de « violations majeures de la loi et de la discipline » impliquant plus de 1.100 personnes et faisant désormais l'objet d'enquêtes approfondies.
L'un des cas rendus publics concerne deux entreprises de la métropole portuaire de Dalian (nord-est), auxquelles les autorités locales avaient confié 268 millions de yuans (32 millions d'euros) de fonds publics pour acquérir des technologies étrangères... Elles ont en fait profité de cette aubaine pour acheter 14 vignobles en France.
L'un de ces groupes identifié par le rapport, Haichang, un conglomérat privé dont les activités vont du transport maritime à l'immobilier en passant par les hydrocarbures, est l'un des plus gros propriétaires chinois de vignobles dans le Bordelais, où il avait acheté le domaine Chenu-Lafitte.
Dans un rapport publié l'an dernier, Tracfin, l'unité française de lutte contre le blanchiment d'argent, avait mis en garde contre les risques associés aux rachats de vignobles par des investisseurs russes ou chinois, avec des fonds d'origine incertaine et des montages juridiques complexes.