Selon les premières estimations du ministère de l'Agriculture au 1er juillet 2013, la production de céréales à paille atteindrait 50,8 millions de tonnes (Mt) en 2013, en légère baisse (-1 %) par rapport à son niveau moyen des cinq dernières années (51,4 Mt). En raison des conditions climatiques fraîches et humides, les céréales d'hiver connaissent un retard de développement pouvant aller jusqu'à deux semaines selon les régions.
La récolte de blé tendre de 2013 est évaluée à 35,9 Mt, légèrement supérieure (+1 %) à celle de l'an dernier. Le retour de la sole à un niveau élevé, après une année 2012 caractérisée par des destructions de surfaces, compense un rendement en baisse. Il atteindrait 71,9 q/ha, soit 0,6 q/ha de moins que le rendement moyen 2008-2012. Par rapport à 2012, il baisserait de 4 q/ha dans le Centre et de 7 à 8 q/ha dans les Régions Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées. Dans l'ensemble de ces Régions, le rendement serait proche de sa moyenne quinquennale.
Avec 1,8 Mt, la production de blé dur perdrait 26 % par rapport à 2012, à la suite de la forte baisse des surfaces (- 19 %). La récolte se situerait 23 % en dessous de la moyenne quinquennale dans le Centre, et 34 % en Midi-Pyrénées où la chute des surfaces s'associerait à un recul du rendement.
Avec 10,4 Mt, la récolte d'orge serait en retrait de 8 % sur un an. Le rendement, évalué à 64,5 q/ha, serait comparable à la moyenne 2008-2012. La production d'orge d'hiver se rapprocherait de son niveau moyen grâce à un rétablissement des surfaces dans les régions touchées en 2012 par le gel. La récolte d'orge de printemps diminuerait sur un an, avec une diminution des rendements et un repli des surfaces après les niveaux exceptionnellement hauts de 2012 favorisés par les ressemis des parcelles de céréales d'hiver détruites par le gel.
La sole de maïs-grain (hors semences) atteindrait 1,7 million d'hectares, soit 6 % de plus qu'en 2012 et que la moyenne 2008-2012. Elle augmenterait dans le Centre-Ouest (Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Bretagne), mais diminuerait en Alsace et Aquitaine. Des incertitudes persistent dans le Sud-Ouest, causées par des difficultés d'implantation liées aux conditions climatiques humides lors des semis. Par ailleurs, dans les régions d'élevage, des transferts de surfaces pourraient avoir lieu du maïs grain vers le maïs fourrage. Les surfaces dédiées aux semences gagneraient 4 %, à 78.000 hectares.
La sole de maïs fourrage, estimée à 1,5 million d'hectares, s'étendrait de 63.000 ha, la quasi-totalité de cette hausse se situant dans les Pays de la Loire.
Le colza a été pénalisé par des conditions météo difficiles dès son implantation à l'automne 2012, qui ont conduit localement à des retournements de parcelles. Par rapport au niveau élevé observé en 2012, la sole, à 1,45 million d'hectares, se replierait de 157.000 ha. Les Régions Centre, Lorraine, Poitou-Charentes et Bourgogne sont les plus touchées. Les rendements seraient localement très hétérogènes. A ce stade, le rendement est évalué à 31 q/ha au niveau national, soit 11 % de moins que la moyenne 2008-2012. Par rapport à 2012, il reculerait dans l'ensemble des régions productrices.
Comme les autres cultures semées au printemps, le tournesol a été défavorisé lors de son implantation par les conditions climatiques humides. Sa sole gagnerait 71.000 ha par rapport à 2012. Elle se situerait, avec 751.000 ha, 8 % au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Stable dans le Midi-Pyrénées à 214.000 ha, la sole s'étendrait dans les régions du Centre-Ouest, notamment dans le Poitou-Charentes (+22 % à 200.000 ha).
Les emblavements de pois protéagineux se stabiliseraient après deux années de repli. Estimés à 137.000 ha, ils dépasseraient leur niveau antérieur à la mise en place des aides spécifiques en 2010, qui avait conduit à un rebond des surfaces. Grâce à des rendements en hausse, la production de pois protéagineux gagnerait 5 % sur un an.
Après avoir régulièrement diminué depuis la suppression de l'obligation de gel des terres en 2008, les surfaces en jachère se stabiliseraient en 2013 à 492.000 ha, ce phénomène pouvant être mis en relation avec les difficultés de semis de ce printemps. Les Régions Centre, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes et Aquitaine en concentrent plus de la moitié.
