Le Conseil d'Etat a refusé jeudi de suspendre l'une des autorisations administratives permettant la réalisation du Center Parcs de Roybon en Isère.
Par cette décision, le Conseil d'Etat revient sur une décision du tribunal administratif de Grenoble. Mais il ne se prononce pas sur le fond du dossier qui doit être examiné par ce dernier à Grenoble le 2 juillet. En fonction de sa décision, les militants opposés au projet qui occupent le site et bloquent l'avancée des travaux pourraient être expulsés, a prévenu il y a quelques jours le préfet de l'Isère.
Le groupe Pierre & Vacances avait saisi le Conseil d'Etat à la suite d'une décision prise en urgence par le tribunal administratif de Grenoble de suspendre un arrêté autorisant la construction controversée du village vacances au titre de la loi sur l'eau.
La plus haute juridiction judiciaire considère que le juge des référés « ne peut pas estimer que les mesures prises pour compenser la destruction de zones humides étaient insuffisantes », comme l'avançaient les opposants au projet.
Saisi par la Fédération de la Drôme pour la pêche et la protection du milieu aquatique, le tribunal administratif avait également justifié sa décision par l'absence de saisine de la commission nationale du débat public.
Le Conseil d'Etat fait, lui, valoir que la loi impose de ne saisir cette commission « que sur des projets d'aménagement dont le coût prévisionnel dépasse un certain seuil ». Or l'autorisation attaquée ne porte que sur certains travaux qui ne dépassent pas ce seuil, et non sur l'ensemble du projet.
Le futur village de vacances prévoit l'installation d'un millier de cottages autour d'une bulle tropicale, pouvant accueillir plus de 5.600 personnes sur 202 hectares de forêt. Quarante hectares de forêt sur les 80 prévus ont été défrichés depuis le 20 octobre, mais, depuis le début décembre, les travaux étaient bloqués de fait par des militants « zadistes ».