Le président du groupe Pierre et Vacances/Center Parcs, Gérard Brémond, s'est dit mercredi 3 décembre « confiant, calme et déterminé » face à la contestation de manifestants et d'élus envers un projet de village vacances Center Parcs à Roybon en Isère – « une opération qui se fera ».
« Je suis confiant, calme et déterminé. C'est un projet qui a fait l'objet de multiples recours dans le passé. Les deux principales autorisations, qui sont l'autorisation de défrichement et le permis de construire, ont été validées après moult procédures en première instance, en appel, etc. par le Conseil d'Etat. Donc c'est irrévocable », a-t-il dit devant des journalistes.
« Nous ne voulons pas entrer dans une bataille idéologique »
« Nous restons très calmes. Nous ne voulons pas entrer dans une bataille idéologique », a-t-il ajouté. « De toute façon, l'opération se fera », a estimé M Brémond, selon lequel l'ouverture en 2017, comme prévu jusqu'ici, « est encore possible ».
Des centaines de manifestants opposés au projet pour des raisons environnementales se sont réunis dimanche dans la forêt de Chambaran, où ce village Center Parcs avec bulle aquatique doit voir le jour sur 150 hectares, incluant un millier de cottages, des commerces et des restaurants.
Des riverains partisans du projet ont prévu de défiler à leur tour dimanche, depuis Roybon jusqu'au chantier.
Certains élus sont opposés à ce projet, lancé en 2007 et qui fait l'objet d'un nouveau recours – en référé pour faire stopper l'abattage d'arbres sur le site.
La construction des résidences doit commencer à l'automne 2015.
Une dimension émotionnelle dans les manifestations
M. Brémond a rappelé que deux autorisations avaient été délivrées récemment : l'une concernant la loi sur l'eau, octroyée par une commission comprenant des représentants d'associations de protection de l'environnement ; l'autre sur les espèces protégées.
A ses yeux, la contestation sur place « n'est pas locale, elle est le fait de quelques excités ».
« Le désastre [de l'affaire du barrage] de Sivens, avec la mort de ce malheureux garçon, ont donné une dimension émotionnelle extrêmement forte » au sujet, a-t-il dit.
Certains opposants au projet de Center Parcs à Roybon « font leur lit de ce drame » alors que « la majorité de la population locale et du département de l'Isère sont favorables à ce projet et l'expriment », a ajouté M. Brémond.
Cazeneuve rassure Pierre et Vacances
Le patron de Pierre et Vacances a par ailleurs jugé « rassurant » le message du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve délivré mardi devant les députés.
« Oui, c'est rassurant. Il vaut effectivement mieux considérer que la France est un Etat de droit et que la rue ne remet pas en cause les décisions qui ont été approuvées et confirmées par l'Etat », a-t-il dit.
M. Cazeneuve avait déclaré que le gouvernement est favorable au « compromis », mais qu'il ferait in fine appliquer le droit « avec la plus grande netteté ».
Le Center Parcs de Roybon est un projet dont l'investissement total représente 347 millions d'euros, mais il est « entièrement conditionné par la mise en œuvre de l'exécution du chantier », a souligné M. Brémond. Pour l'instant, ce n'est qu'un « investissement d'études ».
Il doit créer 700 emplois en équivalent temps plein et concerne pratiquement 2.000 emplois dans le secteur du bâtiment, a-t-il ajouté.
Il a souligné que dans la Vienne, où Pierre et Vacances développe un chantier « à peu près équivalent », il y a eu « un dialogue constructif » qui a abouti à « un consensus général ».