Le préfet de l'Isère envisage de procéder à une expulsion des militants opposés au Center Parcs de Roybon au mois de juillet en cas de rejet, par le tribunal administratif, des recours des opposants au projet de village de vacances.
« Si les conditions juridiques sont réunies, je n'attendrai pas. Dès qu'on aura connaissance des décisions (de la justice, ndlr), on le fera (...) même si juillet n'est pas la meilleure période pour une évacuation », a déclaré le préfet, Jean-Paul Bonnetain, au cours d'une rencontre le 16 juin avec la presse. Le tribunal administratif de Grenoble doit examiner le 2 juillet les recours des opposants contre deux arrêtés préfectoraux autorisant le projet.
La semaine dernière, le rapporteur public avait demandé au Conseil d'État d'annuler une décision de ce même tribunal qui avait suspendu un de ces arrêtés en décembre, dans le cadre d'une procédure d'urgence. Si le Conseil d'État et le tribunal administratif décident finalement de valider les arrêtés préfectoraux, l'État et le groupe Pierre & Vacances devront alors demander à la justice l'autorisation de recourir à la force publique pour expulser les militants hostiles au projet.
Ces derniers ont fait du chantier de Pierre & Vacances une « zone à défendre » (ZAD). Les « zadistes » occupent depuis le début décembre une maison appartenant à l'Office national des forêts (ONF) à proximité du chantier du Center Parcs, dont ils bloquent l'avancement. Une fois l'évacuation terminée, « des travaux de clôture seront engagés très rapidement », a indiqué le préfet.
Défrichement : un décret change la donne
Le village de vacances, avec un millier de cottages prévus autour d'une bulle tropicale, doit s'étendre sur 202 hectares au cœur de la forêt de Chambaran. Environ 40 hectares de forêt ont déjà été défrichés sur les 80 prévus.
L'arrêté de défrichement de Pierre & Vacances arrive à expiration à la mi-juillet. Mais le gouvernement a publié un décret, samedi au Journal officiel, permettant aux préfectures de prolonger ce type d'arrêté pour une durée maximale de trois ans en cas de recours au tribunal ou « d'impossibilité matérielle d'exécuter les travaux de défrichement ».