La ministre allemande de l'Agriculture, Ilse Aigner, a plaidé mardi pour un budget stable de la politique agricole commune dans les années à venir, tout en soulignant que le gouvernement allemand n'avait pas encore arrêté sa position.
« La position de l'Allemagne ne sera arrêtée qu'en novembre. [...] Mais moi, en tant que ministre de l'Agriculture, j'ai bien entendu une position », a déclaré Mme Aigner dans un entretien à l'AFP en marge d'une réunion ministérielle à Luxembourg.
Il y a deux semaines, elle avait publié un communiqué commun avec son homologue français, Stéphane Le Foll, soutenant la proposition de la Commission européenne d'un budget maintenu au niveau nominal de l'année 2013 pour la période 2014-2020.
« Nous allons encore devoir en discuter au sein du conseil des ministres, cela ne fait aucun doute », a souligné la ministre.
Le gouvernement allemand s'est engagé à limiter le budget européen à 1 % du PIB, ce qui suppose des coupes par rapport au projet de la Commission.
La proposition de la Commission « signifie déjà pour les agriculteurs allemands une nette réduction des aides, car nous devrons financer en partie le rééquilibrage en faveur de l'Est » de l'Europe, a relevé Mme Aigner. Les pays d'Europe orientale ont été durant des années désavantagés par rapport aux « anciens » Etats membres du fait des critères de répartition actuels, et la réforme de la Pac prévoit une correction en leur faveur.
Quand il s'agit de chercher des postes où faire des économies dans le budget européen, « c'est devenu une pratique habituelle pour tout le monde de ne s'intéresser qu'à l'agriculture », a-t-elle déploré.
L'agriculture représentait autrefois « 75 % du budget européen, nous sommes aujourd'hui autour de 40 %, et avec les propositions de la Commission nous nous rapprochons du tiers », a-t-elle relevé, « alors qu'on en demande toujours plus à l'agriculture ».
Les négociations sur le budget pluriannuel de l'UE seront au cœur du sommet européen des 22 et 23 novembre 2012. Elles opposent les défenseurs des fonds de « cohésion » et les partisans d'une relative stabilité des aides agricoles, dont la France.