La présidence chypriote de l'UE a soumis un contre-projet chiffré de budget européen pour la période 2014-2020, avec l'objectif de réduire « d'au moins 50 milliards d'euros » les demandes de la Commission européenne. Laquelle a aussitôt rejeté cette offre.
« La présidence juge inévitable que le montant total des dépenses proposé par la Commission [...] soit revu à la baisse », selon un document rendu public mardi. La nouvelle version du projet de budget « contient des réductions de dépenses dans toutes les rubriques pour un montant d'au moins 50 milliards d'euros », ajoute-t-elle.
Cela constitue un « point de départ » et « des coupes plus importantes sont nécessaires afin de parvenir à un compromis », prévient la présidence chypriote, en soulignant la « nécessité d'établir des priorités entre les politiques et les programmes ».
Dans un communiqué publié mardi, la Commission a clairement affirmé que ce contre-projet n'était « pas soutenu par la Commission », en estimant qu'en cette période de crise, le budget de l'UE devait « être un outil au service de l'investissement dans la croissance et l'emploi ».
La Commission européenne avait proposé, en juillet 2012, un projet de budget de 1.033 milliards d'euros pour la période 2014-2020, en hausse de près de 5 % par rapport à la période 2007-2013. Le budget européen est financé à 80 % par les contributions nationales.
La proposition a été rejetée par sept pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Suède et Autriche), tous contributeurs nets et partisans d'une réduction draconienne du futur budget pour le mettre au diapason de la rigueur budgétaire des Etats membres.
Ils s'opposent à une autre alliance de 17 pays, menée par la Pologne, qui refusent que l'enveloppe de la cohésion en faveur des pays les plus pauvres ne fasse les frais de l'austérité.
Les débats s'annoncent donc très difficiles au sommet européen exceptionnel convoqué les 22 et 23 novembre 2012 à Bruxelles pour tenter d'arracher un accord sur ce budget pluriannuel.