A la faveur d'une météo correcte et de terres préparées de longue date derrière pois ou colza, la tentation d'un semis précoce de blé en bonnes conditions peut être grande.
Si, à première vue, cette option présente certains avantages comme de permettre une économie substantielle de semences, préserver la structure des terres hydromorphes ou étaler le travail, elle doit néanmoins être mûrement réfléchie.
Semer tôt, c'est également exposer les plantes à une forte pression des ravageurs (pucerons, cicadelles), ce qui implique souvent un traitement de semences coûteux. C'est aussi accroître la pression des maladies au printemps en permettant aux champignons de s'installer précocement. C'est surtout favoriser le démarrage précoce et la concurrence des graminées adventices, ce qui implique obligatoirement un désherbage précoce.
Toutes les variétés ne sont pas adaptées aux semis du début d'octobre. Parmi les candidates possibles, citons Boregar, Toisondor, Charger, Sankara, etc. Elles sont à réserver aux terres les plus profondes capables de leur assurer une alimentation hydrique suffisante jusqu'à la fin de leur cycle.
Opter pour des variétés plus précoces, c'est prendre le risque de les exposer à un gel d'épis au début de la montaison.
La densité de semis s'adapte à la pierrosité et à la qualité du lit de semences. En limon argileux sain entre le 1er et le 10 octobre, un objectif de 110 à 120 plantes levées au mètre carré peut s'obtenir en majorant la dose de seulement 5 %. Le nombre de plantes visé est supérieur en argilo-calcaire (180 gr/m²) et la majoration passe de 10 à 40 % avec beaucoup de pierres plates.
Dans les terrains battants hydromorphes, il est préférable de viser 200 plantes par mètre carré et le risque d'ennoiement incite à majorer la dose de 20 à 30 %.