Le mot d'ordre de la rentrée est la « massification de l'offre », pour la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Le syndicat a présenté, mardi, son projet de réorganisation de la filière dans le contexte du désengagement des pouvoirs publics et dans la perspective de la fin des quotas. (Visionnez la vidéo)
« Notre projet a pour objectif d'établir une nouvelle relation dans la filière, et de rééquilibrer l'asymétrie du rapport de force, a expliqué Patrick Ramet, trésorier de la FNPL. Il passe donc avant tout par une stratégie de massification de l'offre, via des organisations collectives et économiques des producteurs (Ocep). »
L'enjeu est de se structurer face aux transformateurs privés. En revanche, la création d'Ocep pour les adhérents des coopératives ne se justifie pas, « la coopération étant la forme la plus aboutie du regroupement de producteurs », estime Patrick Ramet, même s'il reconnaît des problèmes « d'animation » sur le terrain.
Les deux piliers de ces associations seraient le transfert de propriété et le mandat de facturation. Pour la FNPL, il est important de reprendre la main sur l'établissement des factures. Pour cela, les Ocep devront se doter des moyens pour facturer les livraisons de lait aux clients (les laiteries).
Sur le terrain, les situations varient selon les zones. « S'il existe déjà des groupements de producteurs, il faut les restructurer, les massifier par entreprise, puis les organiser au niveau régional par grands bassins de collecte ». Si elles n'existent pas, il faut les créer. L'association de producteurs livrant à Entremont Alliance (AEBEA) en est un bon exemple. La FNPL veut en outre « renforcer les liens entre les Ocep et le syndicalisme » afin « d'additionner les compétences des uns et des autres ».
La volonté du ministre de l'Agriculture est que « tout soit en place au 1er avril ». Mais les producteurs réussiront-ils à se structurer dans ce laps de temps ? Il leur faudra surmonter les éventuelles concurrences entre OP existantes et surtout rétablir un dialogue syndical aujourd'hui très dégradé.
La FNPL a également élaboré un guide des bonnes pratiques du contrat, récapitulant les points que ce dernier doit contenir ou, au contraire, ne pas contenir. En revanche, le cœur du sujet – les volumes et le prix – n'est pas encore abordé.
« Tout ce chantier – Ocep et contrats – ne réglera pas le problème des marchés, dont l'encadrement se joue à Bruxelles, et il ne sécurisera pas le revenu des producteurs, insiste Henri Brichart, président de la FNPL. En revanche, il devrait sécuriser la manière dont ces marchés se répercutent sur les producteurs et l'ensemble de la filière. »
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