Les représentants d'agriculteurs, industriels et distributeurs réunis pour les quatrièmes rencontres du bioéthanol le 19 novembre 2014 à Paris ont souligné la nécessité d'augmenter les objectifs d'incorporation de biocarburants dans le secteur des transports à « au moins 10 % ».
« 1 milliard d'euros a été investi par la filière du bioéthanol pour répondre aux engagements politiques », a relevé Bruno Hot, président du Syndicat national des producteurs d'alcool agricole (SNPAA). Les moyens sont là mais le cadre législatif et réglementaire limite le développement de la filière.
En 2009, la Commission européenne avait établi un objectif d'incorporation de 10 % d'énergies renouvelables dans le secteur des transports pour 2020. Faisant suite à des études incriminant les biocarburants, notamment sur leur compétition avec les ressources alimentaires, le Parlement a souhaité abaisser le taux des biocarburants produits à partir de cultures alimentaires à 5 %.
Des études remises en question
Mais ces études sont aujourd'hui remises en question par le corps scientifique : les surfaces utilisées pour les biocarburants n'utilisent pas plus de 1 % de la SAU et elles ne prennent pas en compte l'amélioration de la productivité du sol qui permet de produire de la biomasse pour l'alimentation et la fabrication de biocarburants, d'après les participants aux tables rondes.
« Pour la betterave, la productivité augmente de 1,7 % par an avec une réduction d'intrants azotés », a expliqué Eric Lainé, président de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves). « Il faut aussi prendre en compte que, sur une graine de colza, 60 % est destiné à l'alimentation animale sous forme de tourteau. On a ainsi réduit nos importations de protéines. Et la consommation d'huile alimentaire n'augmente pas. Les biocarburants sont un coproduit », a précisé Jean-Philippe Puig, directeur général de Sofiprotéol.
Le taux d'incorporation des biocarburants est arrêté à 7 % pour le moment. La filière souhaite que ce chiffre soit relevé puisque sa capacité de production peut atteindre les 10 %. De plus, « ces objectifs doivent être revus à la hausse car ils ne prennent pas en compte des objectifs de diminution de l'utilisation du carbone fossile dans le secteur des transports », a renchéri Bruno Hot.
pourquoi pas 20%
jeudi 20 novembre 2014 - 11h31
Il est normal qu'un groupe fasse pression auprès des autorités pour faire valoir leur point de vue. Cependant, vu l'état de nos finances publiques, je crains que cette demande ne soit pas suivie. En effet, imposer 10% priverait l’État de ressources financières importantes. On oublie trop vite qu'un litre d'essence sans taxe, revient à beaucoup moins cher qu'un litre de biocarburant.