La Coordination rurale (CR) et l'Organisation des producteurs de grains (OPG, branche spécialisée en charge des grains de la CR) s'insurgent contre des dérives constatées de la nouvelle assurance récolte instaurée par la LMA.
« Face au comportement de certaines compagnies (d'assurances) qui prennent des mesures désordonnées et pénalisantes » pour les « souscripteurs d’assurance récolte, la CR a adressé un courrier au ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, pour qu'il « réagisse et mette de l’ordre, de la transparence et de la cohérence dans le cahier des charges imposé aux fournisseurs des assurances qui bénéficient de subventions publiques », indique un communiqué du syndicat et de sa branche spécialisée.
En instituant l'assurance récolte, « le ministère de l'Agriculture a souhaité fournir aux agriculteurs une protection contre les aléas climatiques... et soulager les finances publiques de l'ex-Fonds national de garantie des calamités agricoles (FNGCA) », rappelle le communiqué
Or, pour la CR et l'OPG, l'assurance récolte, censée pallier les manquements de l'ancien FNGCA jugé « très insuffisant », se révèle « très peu protectrice à l'égard des producteurs ». Finalement, les agriculteurs ont « peu souscrit à cette assurance récolte, trop chère et improductive », souligne la CR et l'OPG.
« Conscientes de cela, certaines compagnies ont, pour cette campagne, aménagé des propositions commerciales dans le but d'attirer les agriculteurs, avec notamment, des dates de souscription variables », explique le communiqué. Ainsi, pour une céréale semée en octobre 2010, la souscription de l'assurance récolte « aurait pu » se pratiquer, jusqu'au 15 mai 2011, « soit à une date où la culture a déjà terminé les deux tiers de son cycle végétatif », remarquent les deux organisations.
C'est là qu'intervient la sécheresse qui sévit actuellement en France : le potentiel des céréales se trouvant cette année affecté, « ces assureurs, en mal de réassurance, ont mis brutalement un terme, à la fin d'avril, à cette proposition discrètement offerte sur le terrain », regrettent la CR et l'OPG.