« Dans dix ans, on aura réglé le problème des algues vertes en Bretagne. » Stéphane Le Foll est formel, il a répété cette affirmation autant de fois que nécessaire aux journalistes agglutinés autour de lui, au sortir de la table-ronde sur l'eau à laquelle il participait ce week-end, dans le cadre de la Conférence environnementale.
Aux incrédules, le ministre soutient que les tonnages d'algues vertes ont déjà diminué. A ceux qui voient comme seule solution la baisse de la production porcine, il rétorque : « Allez dire ça aux salariés de Gad pour leur dire que c'est fini... Et puis, après Gad, ce sera une autre entreprise... » Avant d'expliquer : « On peut résorber l'excédent d'azote sans baisser la production. On change de paradigme, on va raisonner sur l‘azote total afin de substituer de l'azote organique à de l'azote minéral. Je ne vois pas comment on ne pourra pas résorber l'excédent d'azote ! » Pour finir, le ministre dégaine son dernier atout : la méthanisation : « ll y a 90 méthaniseurs en France contre 7.000 en Allemagne... »
Alors que l'objectif de zéro algues vertes dans dix ans a été repris par Jean-Marc Ayrault dans son discours de clôture de la conférence environnementale, Europe-Ecologie Les Verts ne croit pas une seconde à l'atteinte de cet objectif. Dès le 18 septembre 2013, dans un communiqué, les écologistes estimaient que « la méthanisation est une solution pertinente qui a toute sa place parmi l'ensemble des diverses solutions de production d'énergies renouvelables. Mais, contrairement à ce qu'affirme le ministre de l'Agriculture, elle ne permettra pas de résoudre le problème des algues vertes ». Ils appellent à un changement de modèle agricole, estimant que « financer le développement massif et sans cohérence de la méthanisation à la ferme, c'est favoriser les fermes usines, c'est tourner le dos à l'agroécologie et l'agriculture paysanne ».