Selon les premières estimations du Ceva (Centre d'étude et de valorisation des algues), la quantité d'algues vertes présentes dans les principales baies touchées en Bretagne par leur prolifération aurait régressé de 40 % en 2010 par rapport à la moyenne des années 2002-2009.
La baisse est élevée dans la baie de Saint-Brieuc qui représente suivant les mois jusqu'à la moitié de la surface régionale. D'où l'importance du recul. En revanche, dans la baie de Douarnenez, mise sous les projecteurs lors des manifestations du 19 février 2010, un recul a été constaté en début et fin de saison mais pas durant les mois d'été.
Le Ceva procède à sept observations par photographie entre le 15 avril et le 15 octobre. Selon Sylvain Ballu du Ceva, la quantité d'algues annuelles observées varie sous l'influence de plusieurs facteurs :
- la présence ou non d'algues en fin d'automne ;
- la rigueur de l'hiver qui peut limiter la prolifération en avril et mai ;
- le flux des nutriments (dont les nitrates) des rivières.
Contrairement à la concentration de nitrates qui bouge lentement, le flux lui peut varier de 1 à 10 sous l'influence des débits. Cette année, les faibles débits des rivières, alors que les quantités d'algues présentes en mai étaient moindres, expliquent les plus faibles proliférations, surtout dans les Côtes-d'Armor.
« Les quantités récoltées sur les hauts de plage, souvent données pour fiables, ne sont pas des indicateurs du degré de prolifération des algues vertes », selon Sylvain Ballu. Les ulves échouent en haut de plage quand les quantités présentes dans la zone de balancement des marées sont élevées. Il peut donc y avoir des algues vertes mais pas de dépôt ramassable avec les outils actuellement à disposition. Ensuite, les ramassages dans les communes dépendent aussi de la nuisance perçue et de l'effort consenti par les autorités locales pour les opérations de ramassage. Depuis l'an passé, ces ramassages sont beaucoup plus systématiques.