La Bretagne a connu cet été ses plus faibles échouages d'algues vertes en dix ans, grâce principalement à des conditions météorologiques favorables, a annoncé lundi la préfecture de région, insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts pour réduire les rejets azotés.
« Au 19 août, les échouages ont été de 35 à 50 % inférieurs à la moyenne enregistrée depuis le début des mesures en 2002. C'est le plus bas niveau observé », a dit le préfet de région Patrick Strzoda, à l'occasion d'un bilan d'étape lundi à Rennes.
« Il ne faut pas faire de triomphalisme et poursuivre les efforts : si le travail fait a certainement contribué à cette baisse, celle-ci est principalement due aux conditions météorologiques particulières cette année », avec des températures de l'eau restées longtemps basses et une forte houle d'hiver, a-t-il ajouté.
Pour les communes concernées, ces échouages modérés se sont traduits par une chute de 40 % des collectes d'algues sur les plages, à 28.000 m3 contre 46.000 l'an passé et quelque 60.000 certaines années précédentes, à la même date.
Toutefois « le comité de pilotage a réaffirmé la nécessité de maintenir la priorité de l'action publique sur le volet préventif et de poursuivre les efforts en matière de mobilisation agricole », précise la préfecture.
L'État a lancé en février 2010 un plan pluriannuel pour la réduction des effluents azotés, principalement agricoles, qui favorisent la prolifération de ces algues, potentiellement toxiques si on les laisse se décomposer.
Les huit bassins définis dans ce cadre dans le Finistère et les Côtes-d'Armor sont tous entrés en « phase opérationnelle », s'est félicitée la préfecture.
L'objectif à moyen terme, d'ici à 2015, est une baisse de 30 % des rejets de nitrates par rapport à 2008.
Mais « le taux de contractualisation individuelle des agriculteurs est insuffisant à ce jour », relève la préfecture, qui prévient que « si les objectifs ne sont pas atteints dans deux ans, on passera à une phase beaucoup plus contraignante ».