« Nous ne voulons pas être des rentiers à la charge des contribuables. Nos produits ont un prix, le prix de notre travail », a souligné la Confédération paysanne. Réagissant à la publication des bénéficiaires des aides Pac, elle a saisi cette occasion « pour nourrir le débat de l'avenir de l'agriculture en Europe ».
« La politique agricole devra d'abord, et avant tout, assurer des prix rémunérateurs pour les produits », affirme la Confédération paysanne. Elle met en avant la nécessité de maîtriser les quantités produites et d'avoir une juste répartition de celles-ci sur le territoire européen et entre les producteurs.
« Il est donc indispensable de maintenir des outils de régulation des marchés, incluant des protections douanières. Ce droit universel à protéger ses agriculteurs devra être reconnu pour tous les pays », poursuit le syndicat.
« Des soutiens trouveront alors toute leur légitimité : des soutiens strictement plafonnés par actifs, pour des fermes plus petites, pour compenser les situations géographiques difficiles, ou liés à la réorientation des exploitations vers des systèmes durables », estime-t-il.
La Confédération paysanne estime en outre qu'il faut se méfier de l'idée de l'égalisation des aides directes à l'hectare entre les Etats membres. « Bien qu'étant un progrès au regard de la totale aberration des références historiques, elle ne sauvera pas les paysans en pleine déroute, faute de revenu décent, voire de revenu tout court », explique-t-elle.
L'égalisation « pérennise un système qui fait de l'aide directe une nécessité économique, rente captée au profit des plus grandes structures. C'est un système incohérent dans une Europe qui se targue de “compétitivité” », ajoute-t-elle.
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